Selon le ministre de la Santé, le RAMED prendra effet avant fin 2007. Les modalités d'application de ce régime ont été présentées mardi 22 mai à Rabat. Dans le but de faire le point sur l'état d'avancement du chantier du Régime d'assistance médicale aux économiquement faibles (RAMED), une réunion s'est tenue, mardi 22 mai, à Rabat sous la présidence du Premier ministre Driss Jettou. Lors de cette rencontre, la commission multidisciplinaire, qui planche depuis 2005 sur l'étude de ce projet sociétal, destiné aux personnes nécessiteuses qui ne sont pas éligibles au régime de l'AMO et ne disposant pas de ressources suffisantes pour faire face aux dépenses de santé, a présenté les conclusions de ses travaux relatives aux critères d'éligibilité à ce régime, au panier des soins retenus, ainsi qu'au montage de son financement. «Concernant les critères d'éligibilité, la commission a retenu le critère monétaire qui est un élément fondamental pour déterminer la population bénéficiaire», explique, dans une déclaration à ALM, le ministre de la Santé Mohamed Cheikh Biadillah. Ainsi, en milieu urbain, les critères retenus concernent le taux de pauvreté des communes concernées, les revenus déclarés et les conditions de vie de la population, alors qu'en milieu rural, ces critères ont trait notamment au patrimoine des personnes concernées. Selon M. Biadillah, 8,5 millions de bénéficiaires seront couverts par ce régime médical de base dont 4,5 millions de démunis relatifs et 4 millions de démunis totaux. Les soins de santé seront ainsi dispensés, au profit de cette population, dans les hôpitaux publics, établissements publics de santé et services sanitaires relevant de l'Etat et non dans les établissements privés (cliniques). «Pour ce qui est du panier des soins de santé, rassure M. Biadillah, les prestations médicales couvertes par ce régime sont les mêmes que celles couvertes par l'AMO (Assurance-médicale obligatoire)». Elles portent en particulier sur les 41 pathologies lourdes (ALD) (Affections longue durée comme l'insuffisance cardiaque, l'hémodialyse…), les actes de médecines générale et chirurgicale ainsi que les médicaments et produits pharmaceutiques administrés pendant les soins. Sont également couverts les analyses biologiques, les examens d'imagerie, les consultations aux Urgences ainsi que les soins liés à l'hospitalisation et à l'accouchement. Par ailleurs, le coût direct du RAMED pour l'année 2007 s'élève à 2,6 milliards de dirhams, soit 328 DH par bénéficiaire et par an. Pour la période 2007-2010, le taux d'accroissement annuel de ce coût est estimé à 1,9%. Selon les dispositions législatives de la loi réglementant l'assurance-maladie obligatoire de base, les ressources financières de ce régime d'assurance médicale seront assurées principalement par l'Etat et les collectivités locales. «La population des démunis relatifs contribuera également au financement. Alors que les démunis totaux ne paieront rien du tout. Ils seront totalement pris en charge», souligne le ministre de la Santé, avant d'ajouter que «le RAMED prendra effet cette année». Rappelons que la couverture médicale de base s'inscrit dans le cadre de la nouvelle politique de santé adoptée par le Maroc. L'entrée en vigueur du RAMED permet à notre pays de réaliser une importante avancée. Ce projet concrétise donc l'engagement du gouvernement qui consacre le principe du droit à la santé pour tous.