Oujda vient de lancer sa première brigade de contrôle urbain. Une brigade pour accompagner la mise à niveau des plans urbanistiques et de protection de l'environnement. Dans le cadre de son vaste programme de requalification urbaine, la ville d'Oujda vient d'amorcer un tournant décisif dans la mise à niveau de ses potentialités urbaines. La création d'une brigade dédiée à l'urbanisme est un projet initié par SM le Roi Mohammed VI pour faire de la ville d'Oujda une grande métropole. Cette brigade de contrôle s'inscrit dans le cadre de la convention signée en juin 2006 par un ensemble de partenaires dans le cadre de la requalification de 97 quartiers de la ville. C'est un projet auquel ont contribué le ministère délégué chargé de l'Habitat et de l'Urbanisme, en tant que bailleur de fonds, la wilaya de l'Oriental, l'Agence urbaine et la Communauté urbaine de ville d'Oujda. Cette convention est devenue désormais une réalité palpable depuis le lundi 15 mai. Elle est constituée de cinquante-six agents, dont trois cadres et sept adjoints. La brigade est subdivisée en treize unités de contrôle couvrant l'ensemble des districts de la ville et ses deux communes rurales. «Aujourd'hui on peut se féliciter du travail déjà réalisé, avant même l'entrée en action de cette brigade qui est un outil fiable de coordination entre les différents intervenants au niveau de l'urbanisme», affirme, dans une déclaration à ALM, Mohammed Ibrahimi, wali de la région de l'Oriental. M. Ibrahimi explique que l'apport de cette brigade «est d'une importance primordiale du moment qu'elle mettra fin aux constructions non réglementaires grâce à un ensemble d'actions, notamment des photos satellite qui permettent d'identifier et de localiser toute construction nouvelle et une stratégie de proximité». Quant au rôle assigné à cette brigade, il est à la fois éducatif, préventif et répressif. Le volet éducatif est le plus important. «Souvent, on se rend compte que la propension au logement non réglementaire est due à la méconnaissance d'une offre légale équivalente ou à la facilité d'accéder à une offre indélicate», précise le wali de la région de l'Oriental. Pour rasséréner les craintes suscitées par les formalités administratives, M. Ibrahimi indique que le rôle de cette équipe est d'expliquer à la population que l'accès à la propriété peut se faire selon des procédures simples. Cette brigade peut aussi sensibiliser les citoyens sur les offres d'habitation conformes dans des conditions légales et parfaitement accessibles, ainsi que sur les conséquences néfastes de l'habitat clandestin et insalubre et sur le cadre de vie et l'environnement. «Oujda, a-t-il conclu, servira de test et de pilote et nous allons faire un bilan dans quelques mois à l'issue duquel nous allons procéder à un audit et à une évaluation des résultats pour voir si l'opération pourra être reproduite dans les autres villes du Royaume». Pour ce qui est du volet préventif, le personnel formé sera constamment sur le terrain pour combler le manque constaté au niveau du suivi et de l'application des lois en vigueur. Grâce aux moyens mis à sa disposition, ce personnel couvrira, facilement, toute la ville. Le volet répressif a pour rôle essentiel de mettre fin aux constructions illicites. De son côté, Ahmed Karouay, chef de département administratif et financier de l'Agence urbaine, fait remarquer qu'il s'agit d'une opération intégrée qui a l'avantage de maîtriser l'ensemble du périmètre urbain de la ville d'Oujda et de ses deux communes rurales. La brigade est dotée d'équipements appropriés (notamment des véhicules tout-terrain pour le contrôle et le quadrillage) dont l'acquisition a nécessité quelque trois millions de dirhams. Pour sa part, Omar Enkhili, agent de cette brigade, précise que ses collègues et lui-même ont, entre autres, pour mission de lutter contre les constructions clandestines, de veiller sur la concrétisation du plan d'aménagement et de vérifier les permis d'habitation et de construction.