Hasna Moussaïd et son époux, Yassine Bounajra, ont été entendus par le juge d'instruction antiterroriste en compagnie de neuf autres prévenus. Au total, une cinquantaine de personnes sont poursuivies suite aux explosions de Casablanca. Hasna Moussaïd et son époux, Yassine Bounajra, ont été entendus, vendredi dernier, par le juge d'instruction antiterroriste pour leur implication dans les explosions de Casablanca, les 10 et 14 avril dernier. Selon une source judiciaire, les deux époux sont accusés, outre des chefs d'inculpation prévus par la loi antiterroriste, de faux et usage de faux. Yassine Bounajra, pour épouser, en secondes noces Hasna Moussaïd, aurait eu recours à des documents falsifiés. Yassine Bounajra, ex-agent de sécurité travaillant pour une société privée, la trentaine, serait l'un des chefs des cellules responsables des explosions des 10 et 14 avril 2007 à Casablanca. Hasna Moussaïd, elle, a loué la chambre de Hay El Farah où résidaient les kamikazes. Après les événements de la matinée du 10 avril, elle avait réussi à quitter les lieux avant d'être arrêtée chez sa mère, au douar Rhamna, quelques heures plus tard. Elle est également la sœur de Youssef Moussaïd, recherché depuis 2004, qui a fini par être arrêté à son domicile à Bouskoura. Parmi les prévenus interrogés vendredi par la justice, figurent également deux enseignants (physique et chimie) : Salah Eddine Mahboub et Salah Eddine Tahiri en plus d'un ingénieur répondant au nom de Abdessamad Msiss. L'intervention de ces derniers aurait été décisive dans l'embrigadement des kamikazes et la préparation des ceintures explosives. Le juge antiterroriste, qui a décidé d'interroger Youssef Ahmir en liberté provisoire (placé toutefois sous contrôle judiciaire), attend de pouvoir auditionner Othmane Raydi, le frère des deux kamikazes Abdelfettah et Ayoub. Le cadet des frères Raydi, mineur, n'a pu être interrogé en l'absence de ses parents. Selon les mêmes sources, des dizaines de prévenus, impliqués dans les explosions de Casablanca, seront auditionnés de manière détaillée, dans les prochains jours. Le juge prévoit également une série de confrontations avec les membres d'autres groupes terroristes et dont des prévenus déjà poursuivis dans le cadre du groupe "Ansar Al Mahdi". Et éventuellement avec Saâd Houssaïni dont le nom a fini par être cité en relation avec les explosions terroristes de Casablanca. Au total, avec les auditions de mercredi et jeudi derniers, le juge d'instruction a procédé à l'interrogatoire préliminaire de plus de cinquante prévenus ayant tous une relation avec les derniers actes terroristes de la métropole : l'attentat du 11 mars dans un cybercafé de Sidi Moumen, les explosions du 10 avril à Hay El Farah et les explosions du 14 du même mois sur le boulevard Moulay Youssef. Les explosions de Casablanca s'étaient soldées par la mort de six kamikazes (les frères Raydi, les frères Maha, Mohamed Rachidi et Mohamed Mantala) et d'un inspecteur de police, M'hamed Zendiba. Selon les premiers éléments de l'enquête sur les relations entre les explosions de Casablanca et Saâd Houssaïni, ce dernier aurait réussi à fabriquer les composantes des charges explosives qu'il aurait livrées aux chefs des cellules. Après son arrestation à Sidi Maârouf, les kamikazes, désorientés, auraient agi de manière désordonnée faute de directives claires et précises.