Mis en cause dans 29 chefs d'inculpation, l'ancien président serbe Slobodan Milosevic continue de nier la légitimité du Tribunal Pénal International de La Haye. Il aura pourtant droit à deux procès. Le Tribunal Pénal International (TPI) de La Haye a décidé ce mardi que Slobodan Milosevic comparaîtra non pas dans un, mais dans deux procès. Le premier, qui se déroulra le 12 février prochain, correspond à son implication dans les événements du Kosovo (1999), le second, dont la date n'est pas encore fixée, est relatif au conflit qui a opposé les Serbes aux Bosniaques et aux Croates entre 1991 et 1995. Convoqué pour prendre connaissance de toutes les charges dont il fait l'objet - génocide, complicité de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité, Milosevic n'a pas souhaité plaider coupable ou non, comme il l'a fait lors de ses trois précédentes apparitions au TPI. Refusant toujours d'être assisté par un avocat, et niant par là-même toute légitimité au TPI, il a par ailleurs déclaré que «l'on devrait (lui) donner crédit pour sa contribution à la paix et non à la guerre» Milosevic est en effet signataire des accords de Dayton qui ont mis fin au conflit yougoslave en 1995. Selon l'acte d'accusation, Milosevic a «exercé un contrôle effectif ou a eu une influence déterminante» sur les responsables politiques et les officiers de l'armée qui ont commis «l'assassinat massif de milliers de musulmans bosniaques et croates». En outre, poursuit l'acte d'accusation, des milliers d'entre eux ont été placés en détention «calculée pour occasionner leur destruction physique partielle au moyen de la faim, de fourniture d'eau contaminée, du travail forcé, de soins médicaux inadaptés et d'agressions physiques et psychiques continuelles». Parmi les chefs d'inculpations contre l'ancien homme fort de Belgrade, figure le massacre perpétré par les forces serbes de Bosnie dans l'enclave bosniaque de Srebrenica en 1995. Tuerie qui a fait au moins 5.000 morts et 7.000 disparus selon le Comité International de la Croix-Rouge (CICR).