Le Maroc accueille du 10 au 22 mai le spectacle « Le sourire d'Averroès » de la compagnie de théâtre «Pierre Debauche». Une tournée pilotée par l'Institut français de Casablanca. Et si vous aviez l'occasion de rencontrer Socrate, Descartes ou encore Averroès ? Vous sauteriez certainement sur l'occasion et c'est ce que vous propose l'homme de théâtre belge Pierre Debauche. La Compagnie de théâtre de ce dramaturge, en collaboration avec le Théâtre-Ecole d'Aquitaine (ATREE), organisent du 10 au 22 mai une tournée à Marrakech, Rabat, Tanger, Tétouan et Casablanca. Le dramaturge veut réunir les plus grands penseurs en une pièce de théâtre insolite intitulée « Le sourire d'Averroès ». Et pour réussir ce projet, il ne fera pas appel à une boule de cristal mais à son intelligence artistique. Ce sera donc une fusion entre la musique, l'humour et le jeu de scène. Alors pour la mise en scène de ce spectacle, on prévoit la participation de quatre types d'acteurs. En tête de liste : les trois philosophes, incarnés par Aïssa Mallouk, Robert Angebaud et Pierre Debauche. Ils sont venus sur terre après avoir fait connaissance dans l'au-delà. Leur point commun reste celui d'avoir fondé les camps de base de la pensée, mais d'avoir été châtiés, en contrepartie. Autour du noyau se décline tout un parterre d'acteurs qui a un rôle d'adjuvants. «Gentils de nature», les sept personnages, jongleurs, magiciens, acrobates, chanteurs et musiciens interprètent au public ce que les philosophes n'arrivent pas à exprimer facilement. Chacune des pensées devient ainsi un récit à part entière, un petit spectacle dans un autre plus grand (la pièce de théâtre). Cet emboîtement dispensera la représentation de l'ennui et fera des deux heures quinze, durée du spectacle, un véritable régal à tout point de vue. Et en plus de la troupe des sept, la pièce compte aussi une petite fille jouée par Guilhelma Pradels Boutteville et dont le rôle est de représenter « la naïveté obligatoire » de l'humanité, ainsi que des acteurs locaux. Ces derniers (au nombre de cinq) interviendront dans chaque ville ou pays pour élargir l'échange. Car, c'est cela justement l'objectif de l'artiste. Sans prendre de loupe pour scruter le fond, le but de la pièce de théâtre est clair. C'est avant tout une invitation au dialogue entre les civilisations, les cultures, les différences, les siècles et les âges. Une autre manière de dire que ce «choc des civilisations » partout galvaudé ne correspond pas toujours à la réalité. «Le sourire d'Averroès » insiste sur la possibilité de vivre mieux ensemble en misant sur les échanges entre les civilisations ayant permis à celles-ci de s'enrichir mutuellement depuis la nuit des temps. Voilà pourquoi ce spectacle s'intègre dans le cadre du projet « Dialogue de philosophes en Méditerranée » au sujet duquel seront organisées des rencontres-débats sur la thématique de la pièce. Le spectacle est co-réalisé au Maroc, avec la Faculté des Lettres d'Aïn Chock qui y collabore dans le cadre d'un atelier-théâtre dirigé par Hamid Mourchid. Les acteurs qui y seront formés rejoindront la troupe en compagnie de l'artiste Françoise Atlan. De quoi vous mettre l'eau à la bouche!