Combien de terroristes ont été arrêtés depuis les attentats du 11 mars ? Qui sont leurs auteurs ? Et quels liens entretenaient-ils entre eux ? Les résultats de la chasse aux terroristes révélés par le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa. Un bilan encourageant à mettre à l'actif des services de sécurité. Le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, vient de révéler, chiffres à l'appui, les résultats de l'enquête qui a permis de mettre hors d'état de nuire des dizaines de terroristes. «Les services de sécurité ont interrogé 59 suspects depuis les explosions terroristes du 11 mars dernier à Casablanca, dont dix ont été relaxés et 31 ont été déférés devant la justice, alors que 18 autres individus sont toujours interrogés et deux sont activement recherchés», a dévoilé mardi le ministre de l'Intérieur, lors d'un exposé présenté en plénière devant la Chambre des conseillers. Parmi les terroristes traduits devant le tribunal antiterroriste de Salé, figurent notamment Youssef Khoudri, le terroriste rescapé lors de l'attentat du 11 mars dans un cybercafé de Sidi Moumen, Abdelaziz Raquich, arrêté dans le quartier «Anassi», et Saâd Husseïni surnommé «le chimiste», arrêté au lendemain de l'attentat de Sidi Moumen où le terroriste Abdelfettah Raydi s'est fait mortellement exploser. Evoquant la question sur la nature des liens entre les auteurs des attentats de Sidi Moumen, Hay El Farah (El Fida) et du boulevard Moulay Youssef, M. Benmoussa a précisé que les investigations ont abouti à la conclusion que les auteurs des opérations terroristes du 11 mars et du 10 avril appartenaient à une seule et même cellule, constituée d'éléments de « la cellule d'Abdelmalek Bouzgarne et de Youssef Addad (en prison depuis 2004), qui dépendait du « Groupe Assirat al-Moustaqim » de Youssef Fikri. Mais voilà, à la suite d'un différend en raison, essentiellement, de l'absence de consensus autour de l'organisation et du timing de l'exécution des opérations, la cellule s'est divisée en deux groupes, dont la première a été baptisée du nom d'Abdelfettah Raydi, composée majoritairement d'éléments de la Salafya Jihadia, tous pressés de passer à l'acte. La première cellule est responsable des événements du 11 mars, alors que la deuxième est derrière ceux qui ont secoué le quartier El Fida le 10 avril dernier. Reste, maintenant, le double attentat du boulevard Moulay Youssef perpétré le 14 avril par les frères Mohamed et Omar Maha. A ce sujet, le ministre Benmoussa a indiqué que les premiers éléments de l'enquête excluent tout lien avec les auteurs des attentats de Sidi Moumen et Hay El Farah. Une perquisition effectuée dans le domicile des frères Maha, à Hay El Farah, avait permis de saisir des livres religieux piégés, ce qui prouve une grande évolution dans les techniques utilisées par ces terroristes. Le ministre a également révélé que l'un des frères terroristes, Mohamed Maha, était à l'origine des menaces proférées en 2006 contre la chaîne 2M et le quotidien « Al Ahdat Al-Maghribia». S'agissant de la nature des explosifs, le ministre a relevé une similitude entre ceux utilisés dans les attentats de mars et d'avril 2007 et ceux du 16 mai 2003, précisant qu'ils ont été fabriqués à base de TATP (triacetone triperoxide), dont 12 kg ont été saisis lors d'une descente effectuée dans une chambre située à Hay Moulay Rachid, groupe 4, au lendemain des événements du 11 mars. En ce qui concerne les endroits ciblés, le ministre a indiqué que les terroristes se préparaient à lancer des opérations contre un certain nombre d'installations et d'institutions publiques, ainsi que sur les lieux de grande affluence à Casablanca, Marrakech et Essaouira. Le travail remarquable accompli par les services de sécurité a permis d'éviter le pire.