Tanger. La ville du Détroit abrite, du 16 au 18 avril, une rencontre panafricaine sur les Cours des comptes et les mécanismes de contrôle des deniers publics. Initiée par le Centre africain de formation et de recherches administratives (CAFRAFD) et présidée par le secrétaire général du ministère chargé de la Modernisation des secteurs publics, Azzeddine Diouri, cette rencontre panafricaine, placée sous le thème « Réinventer le contrôle des finances publiques pour mieux affronter les défis actuels de la bonne gouvernance en Afrique », réunit pendant trois jours les représentants des cours des comptes de 30 pays africains. L'objectif essentiel est de débattre des nouvelles approches permettant d'améliorer la gestion et l'utilisation des ressources publiques, de dynamiser et de moderniser les institutions de contrôle et de vérification financières. Dans son allocution d'ouverture, M.Diouri a indiqué que le Maroc a procédé, dernièrement, à la mise en place d'une réforme en profondeur basée sur une vision intégrée des finances publiques en vue d'optimiser le contrôle des dépenses publiques. «Cette intégration vise une meilleure délimitation du domaine d'intervention des différents organes de contrôle de manière à rendre le contrôle plus exhausti,f moins dupliqué et surtout plus cohérent», a-t-il expliqué. L'intervenant a évoqué, d'autre part, l'introduction des nouvelles technologies de l'information, faisant remarquer qu'il s'agit de «la mise en œuvre d'un système de gestion intégrée de la dépense, privilégiant un échange automatisé d'informations entre les gestionnaires et les différents corps de contrôle intervenant dans le processus de la dépense publique». De son côté, le secrétaire général du CAFRAD, Simon Mamosi Lelo (République démocratique du Congo), a précisé que la cour des comptes est la plus importante des juridictions financières. «Les cours des comptes ont été créées pour contrôler l'utilisation des fonds publics. Sur le plan pratique, la Cour des comptes intervient en aval pour vérifier si les fonds alloués ont été gérés et dépensés correctement, conformément à la loi de finances et aux exigences de la comptabilité publique», a-t-il souligné. Il a ajouté que «c'est une mission de gendarme, de vérification et d'inspection, qui accorde à la Cour des comptes la possibilité de poursuivre et de sanctionner les manquements». Mamosi Lelo a fait constater que d'importantes innovations ont été enregistrées dans le champ d'intervention des cours des comptes. «Ce champ s'est élargi pour inclure aussi le contrôle des fonds et de la performance de divers établissements publics, des collectivités locales, des entreprises publiques et des services du Parlement et du Sénat». Et de conclure que la Cour des comptes ne peut pas, à elle seule, accomplir toutes ces activités. Elle est appelée à travailler en collaboration avec d'autres institutions comme l'inspection des Finances, les parquets…