Le député français d'origine algérienne, Kader Arif, a appelé, mardi 10 avril à Casablanca, l'Union européenne à mieux s'engager avec le Maroc dans la lutte contre l'immigration clandestine. C'est un appel à l'Union européenne qu'a lancé, mardi à Casablanca, le député européen Kader Arif. Selon ce dernier, l'UE devrait mieux s'impliquer dans un projet commun de développement avec le Maroc pour trouver une solution à l'avalanche des marées humaines d'émigration clandestine en provenance de l'Afrique subsaharienne. Dans une conférence organisée par l'Association démocratique des Français à l'étranger-Français du Monde, sous le thème «Coopération euro-méditerranéenne», ce député français (PS), d'origine algérienne, chargé des questions de la mondialisation, a estimé que l'UE, plus particulièrement la France, «ne doit pas laisser le Maroc seul face aux convois d'immigration clandestine poussés par la misère». Et de préciser, ainsi, que l'UE devrait revoir sa stratégie d'aide au développement dans les pays de la rive sud de la Méditerranée. Et ce, pour mettre en place un projet structurant inscrit dans la durée avec le Maroc qu'il a qualifié de passage par excellence géographique du flux migratoire vers l'Europe. M. Arif a considéré qu'il était temps de dynamiser le projet euro-méditerranéen, né à Barcelone en 1995, notamment par la mise en œuvre d'une politique agricole commune euro-méditerranéenne et d'une banque dédiée au développement dans les pays de la région. De nouvelles mesures qui devraient constituer, pour ce député, les points essentiels d'une vision générale réunissant l'ensemble des aspects de la coopération. Une coopération, bien évidemment, durablement nourrie d'échange de savoir-faire, du transfert de technologies et de la démocratisation de la recherche scientifique au niveau universitaire. Si M. Arif a souligné la nécessité de mieux ficeler la coopération UE-Maroc, c'est pour répondre à la nouvelle configuration du monde. Une configuration dans laquelle se trouvent privilégiés les pôles régionaux, devenus de véritables centres de pouvoirs économiques et de coalitions diplomatiques. Et il n'y a pas que l'UE envers laquelle s'est adressé l'appel de ce député. Pour lui, les Etats maghrébins sont, également, appelés à relancer le processus de construction de l'Union du Maghreb en prenant pour base le projet d'autonomie proposé par le Maroc. Une initiative qui s'inscrit dans le sens de l'histoire universelle et la nouvelle configuration géopolitique. M. Arif a qualifié ''d'extrêmement positive'' cette initiative à même de débloquer la situation actuelle et mettre un terme à la persistance d'un conflit autour d'un faux problème qui aura coûté au Maghreb l'exclusion depuis de longues années.