Laâyoune. Les Marocains des provinces du sud condamnent fermement l'acte terroriste perpétré dernièrement à Casablanca et craignent que les camps des séquestrés de Tindouf ne deviennent des refuges pour les terroristes. Quinze jours après l'attentat de Casablanca, la colère et l'indignation habitent toujours les cœurs de tous les Marocains, particulièrement ceux des provinces du sud du Royaume. A Laâyoune, chef lieu du Sahara, les populations qui sont encore sous le choc, qualifient cet attentat d' «acte barbare et sauvage, qui vise avant tout la déstabilisation du pays». Ces populations s'indignent et s'élèvent contre cet attentat qui intervient au moment où le Maroc présente à la communauté internationale le projet d'autonomie pour ses provinces du sud. «Je n'arrive pas à imaginer qu'un Marocain peut, avec sang-froid, tuer son frère. C'est choquant, abject et c'est quelque chose qui nous vient de l'extérieur. C'est orchestré par ceux qui sont jaloux des progrès socio- économiques et démocratiques réalisés par notre pays», déclare à ALM Hassina Sbaai, une habitante de la ville de Laâyoune. Ils sont nombreux ceux qui partagent cet avis et estiment que «les attentats à la bombe ne font pas partie de la culture marocaine». Affligée et déboussolée par cet acte terroriste, Essalka Boussola, une jeune licenciée en histoire, rappelle que le Maroc «a toujours été et restera une terre de tolérance, de brassage des cultures et d‘ouverture». «Les Marocains, poursuit-elle, cohabitaient depuis l'antiquité avec des gens de différentes confessions et leur Royaume a toujours participé à l'édification d'un monde de paix et de justice». Certaines personnes croient dur comme fer que l'acte terroriste manqué du 11 mars 2007 à Casablanca, «est l'oeuvre de ceux qui ne voient pas d'un bon œil le projet d'autonomie proposé par le Royaume et qui a été favorablement accueilli par la communauté internationale». Les populations de Laâyoune sont unanimes à affirmer que «le terrorisme n'a jamais fait et ne fera jamais partie des traditions marocaines basées sur l'entente, la tolérance, la paix et la justice sociale». Un vieillard au visage rayonnant et creusé par l'érosion du temps, précise que le Maroc, «terre de liberté et démocratie, fera échouer toutes les tentatives de déstabilisation». Cet homme qui a encore bon pied et bon œil et qui a fait partie de l'armée de libération, précise d'une voix calme que «le terrorisme ne sera jamais de mise chez nous car le Marocain est pacifique et tolérant». Un kamikaze, rappelle-t-on, a été tué et quatre personnes blessées lors d'un attentat suicide dans un cybercafé de Casablanca, dimanche 11 mars 2007. Selon la police, deux personnes se sont introduites dans un cybercafé au quartier Sidi Moumen pour essayer de consulter des sites Internet faisant l'apologie du terrorisme. Mais ils en ont été empêchés par le fils du propriétaire du cybercafé. Le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, a annoncé que les investigations menées par les autorités ont conduit à l'arrestation de dix-huit personnes pour leurs liens avec les deux individus, auteurs de cette explosion. Dans un exposé devant le Conseil du gouvernement, le ministre a précisé que les investigations ont révélé que l'auteur de cette explosion terroriste préparait son projet depuis novembre 2006 à travers la constitution d'un groupe comprenant d'anciens détenus originaires du quartier Sidi Moumen à Casablanca.