Fès. La Faculté des Lettres et des Sciences humaines a organisé, le lundi 19 mars, un débat sur les origines de l'école malékite de Fès. Plusieurs personnalités y ont assisté. Si vous vous posez des questions sur les origines de l'école Malékite de Fès, eh bien sachez que tout un séminaire a été organisé pour y répondre. La Faculté des Lettres et des Sciences humaines de Fès-Saiss (commission de la recherche dans le patrimoine malékite de l'Occident islamique) a tenu, lundi dernier, un débat sur le thème « L'école Malékite fassie : originalité et prolongement ». Cette rencontre a séduit plusieurs chercheurs venus de différents pays, dont la Tunisie, l'Algérie, les Emirates Arabes Unis et l'Allemagne. Et pour cause : «Le sujet de ce séminaire est à la fois actuel et historique» comme le souligne Dr Abbas Jirari, conseiller de SM le Roi Mohammed VI, dans son discours d'ouverture. D'après ce fin connaisseur de l'histoire, depuis l'arrivée de la doctrine malékite au Maroc, la ville de Fès est devenue un pôle qui attire les grands oulémas et docteurs du monde islamique en provenance de Tunisie et d'Andalousie. «Plus de 400 familles se sont installées au Maroc, à la suite des guerres saintes», a-t-il indiqué. Pour Dr Jirari, ce sujet reste d'actualité puisque «le monde musulman affronte toujours des défis intérieurs et extérieurs, qui nous obligent à trouver des solutions aux différentes disparités et différences». Dans ce contexte, comment ne pas évoquer le rapprochement entre les doctrines, tout en incitant «à la recherche pour un rapprochement qui pourrait dissiper ou atténuer du moins les différences. Une tentative qui pourrait prendre départ des origines et des bases des diverses doctrines, ainsi que de la jurisprudence doctrinale» des différends grands Imams. Dr Jirari a mis l'accent sur le rôle du courant ou de la doctrine malékite dans cette approche faisant référence aux particularités de ce courant doctrinal. Le délégué du D.G de l'organisation islamique de l'ISESCO a tenu à signaler, pour sa part, que la stratégie à long terme de l'organisation s'intéresse aux moyens qui ont pour « but d'alléger l'énormité des différences et l'expansion de l'esprit de la fraternité islamique. » Dr Ahmed Abbadi, secrétaire générale de la Fédération Mohammadia des Oulémas du Maroc, a parié, lui, sur la nécessité de déterminer l'identité de chaque nation au niveau de son courant doctrinal. Pour cet expert, «l'identité est définie selon quatre critères : les croyances, les valeurs dérivées de ces croyances, les constitutions et les lois ainsi que les comportements». Autre participant, autre optique. Le directeur de la Maison des recherches, des études islamiques et de la renaissance du patrimoine, Ahmed Kourachi, s'est intéressé à la contribution de son organisme : «nous avons distribué plusieurs ouvrages du patrimoine malékite en coopération avec nos confrères au Maroc, dont Al Jamiî de Abi Youness. Nous avons, également, entamé plusieurs projets, dont celui de la doctrine malékite qui est en cours», a-t-il rappelé. Le parrain du Prix International du Prince Fayçal à Riyad a, pour sa part, choisi de partager ses visites à Fès plus spécialement avec l'assistance. Il a lu quelques vers des poèmes qu'il a lui-même écrits pour l'occasion. Ce séminaire, organisé en partenariat avec l'ISESCO, a offert aux participants un programme riche en débats. Plusieurs thèmes y ont été abordés comme «La relation entre les malékites de l'Orient et les Malékites du Maroc», «Les facteurs de l'expansion du rite malékite au Maghreb Arabe et les écoles les plus éminentes au Moyen Maghreb» et «Les repères de l'école malékite fassie».