Des associations de la société civile lancent une campagne de sensibilisation contre les psychotropes. Une vaste action menée en collaboration avec le conseil de la ville de Casablanca. «Non au "Karkoubi" (psychotropes) !… Non au crime !… Ensemble pour le sport et la culture au service de la nation». Tel est le slogan du «Printemps de Casablanca 2007», une vaste campagne de sensibilisation initiée par trois associations de la société civile à savoir L'Heure Joyeuse, Al Azhare et Addel Al Waref, pour lutter contre les comprimés psychotropes qui font des ravages auprès de la jeunesse marocaine. Organisée en collaboration avec le Conseil de la ville de Casablanca, cette campagne, qui débutera le 21 mars et se prolongera jusqu'au 25 du même mois, est destinée essentiellement aux jeunes des quartiers défavorisés de la capitale économique, devenus fiefs des dealers. «Plusieurs activités sont prévues dans le programme de ces journées. Des activités sportives, culturelles et conférences sur les dangers de la consommation des psychotropes», indique Abdelkabir El Aâssi, coordonnateur de ce collectif d'associations mobilisées pour la lutte contre ce fléau pernicieux. Ainsi, un tournoi de football, ouvert aux lycéens, sera organisé à Hay Moulay Rachid, l'un des points noirs de la ville où fleurit le marché de la pilule miracle. Des conférences de sensibilisation autour de cette drogue et ses conséquences néfastes seront également organisées dans les lycées, les quartiers populaires de Sidi Othman, Sidi Moumen, entre autres, et dans la prison de Oukacha. Les espaces publics seront investis par des stands d'information et de sensibilisation sur le «Karkoubi». Ces stands seront installés à Foum El Hssen à Hay Mohammadi, à la place Tizi Ousli d'Aïn Sbaâ, à la place Bornazil de Hay Moulay Rachid, à Dar Chabab à Hay Hassani, à la place des Nations Unies à Sidi Othman et Sidi Bernoussi. «Dans ces quartiers populaires, la consommation de ce qu'on appelle «la drogue des pauvres» prend des proportions alarmantes. Les dealers y opèrent au vu et au su de tout le monde. C'est pourquoi, nous avons décidé de cibler ces lieux», précise M. Assi. Par ailleurs, la soirée du 25 mars sera marquée par la remise d'un «Oscar du patriotisme» au méritant. «Le gagnant pourrait être soit un fonctionnaire dans une administration publique ou une enseignante d'un établissement scolaire accomplissant son travail avec dévouement ou encore un jeune garçon qui était accro à la drogue et a décidé de tourner la page. Ce trophée est un signe de reconnaissance du travail et du courage de la personne», indique M.El Aâssi, qui a tenu à souligner l'importance de la lutte contre les comprimés psychotropes sur tous les fronts. En effet, ces médicaments prescrits pour le traitement des maladies psychiques sont détournés de leur propre usage pour être consommés comme des drogues par les jeunes. Appelé «Taâbiâ», «Karkoubi» ou «Boula Hamra», ces produits ont des conséquences graves sur le consommateur et également sur la société. En effet, plusieurs crimes ont été commis sous l'emprise du «Karkoubi»! Si les jeunes se jettent facilement dans la «gueule du loup», c'est surtout en raison du prix de ces produits destructeurs en baisse continue. Un comprimé «Karkoubi» est vendu entre 6 à 10 DH. Ces substances nocives proviennent de Maghnia en Algérie, puis transitent par Oujda. Les dealers et les accros se rendent au souk des médicaments, «Fellah» à Oujda, pour s'en approvisionner.