Trois militaires ont été tués et deux gendarmes blessés dans une série d'attaques attribuées à des groupes islamistes. En Algérie, les attentats ont fait au moins 20 morts depuis le début du mois de février dernier. Un véritable retour en force des actes terroristes en Algérie. Trois militaires ont été tués et deux gendarmes blessés dans une série d'attaques attribuées à des groupes armés islamistes mardi et mercredi, rapportent jeudi des journaux. Deux militaires ont été tués mercredi dans une embuscade tendue par un groupe armé à Feidh El-Botma, près de Djelfa (270 km au sud d'Alger), selon la presse algérienne. Un capitaine de l'armée a été tué mardi dans un accrochage lors d'un ratissage au Djebel Boukhlil, dans la région de M'sila (250 km au sud-est d'Alger), renchérissent les journaux. En Kabylie (est d'Alger), deux gendarmes ont été blessés dans une dizaine d'attaques quasi simultanées contre des barrages routiers et des patrouilles des services de sécurité. Ces attaques se sont produites dans les régions de Boumerdès (50 km à l'est d'Alger), Tizou Ouzou (110 km à l'est) et Bouira (120 km au sud-est), toujours selon les journaux algériennes. «"Al-Qaïda-Algérie", c'est-à-dire l'ex-GSPC, a tenté un véritable coup d'Etat», commente le quotidien "L'Expression". «Si, heureusement, ces assauts n'ont pas fait de victime, de fortes appréhensions demeurent quant à la résurrection de la bête terroriste ces dernières semaines. Particulièrement depuis "l'adhésion" du GSPC à Al-Qaïda, l'organisation du sinistre Ben Laden», s'inquiète le journal. «Les tirs ciblaient les militaires, les gendarmes et les éléments de la garde communale en poste dans des barrages mixtes», révèle pour sa part le quotidien "Liberté ". D'après ce journal, les individus armés ont pris à chaque fois position à une distance d'environ 200 à 300 mètres des barrages et ont tiré plusieurs rafales avant de prendre la fuite. «Pour le pouvoir, le spectre du terrorisme islamiste capable de le déséquilibrer s'est éloigné», estime l'éditorialiste de "Liberté" affirmant que: «Du point de vue de la stabilité du pouvoir, on peut effectivement considérer que "la paix est revenue"». «Mieux, ce terrorisme dit "résiduel", en même temps qu'il n'est plus une menace politique, constitue un providentiel prétexte pour continuer à réprimer les libertés publiques, notamment en autorisant le régime à s'agripper à l'état d'urgence», poursuit l'éditorialiste. Le 14 février, sept attentats à la bombe et à la voiture piégée contre des gendarmeries et des commissariats de Boumerdès et Tizi Ouzou ont fait 6 morts et 13 blessés. Des attaques revendiquées par « Al-Qaïda au Maghreb », nouvelle dénomination du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Un groupe armé qui rejette toute forme de dialogue avec les autorités en prélude à un pardon dans le cadre de «la Charte pour la paix et la réconciliation nationale». Apparemment, cette charte, adoptée par referendum en septembre 2005, n'est pas parvenue à mettre un terme à la violence dans le pays comme en témoigne cette recrudescence des actes de violences. Les attaques terroristes en Algérie ont fait au moins 20 morts depuis début février, selon un décompte établi d'après des bilans officiels et de presse. Un chef d'un groupe armé condamné par contumace Le chef d'un groupe armé islamiste a été condamné mercredi à 20 ans de prison par contumace par le tribunal criminel de Boumerdès (50 km à l'est d'Alger), a indiqué jeudi l'agence algérienne APS. Saadaoui Abdelhakim dit «Yahia Abou El Haitham» a été condamné pour «adhésion à un groupe terroriste et menace de mort», a précisé cette source. Actuellement chef d'un groupe armé en Kabylie (est d'Alger), il avait été également l'adjoint de l'ancien chef du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), Hassan Hattab. Le même tribunal a prononcé des condamnations par contumace allant de 20 ans de prison ferme à la peine capitale à l'encontre de 71 islamistes armés en fuite.