Tanger. La cérémonie de pose de la première pierre de la nouvelle cité universitaire de la ville a été quelque peu mouvementée. Des étudiants mécontents ont hué le ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Formation des cadres. Venu à Tanger lundi 19 février pour lancer les travaux de construction de la nouvelle cité universitaire du complexe Ziaten de Tanger, le ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Formation des cadres, Habib El Malki, a eu la désagréable surprise d'être hué par des étudiants mécontents qui réclamaient l'amélioration des conditions de vie à l'intérieur du campus universitaire. Les protestataires regroupés à la sortie de la cité universitaire à l'appel de l'Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM) ont voulu, par cette petite fronde, attirer l'attention du ministre et de la délégation qui l'accompagnait sur les problèmes auxquels ils se heurtent et qui n'ont pas été résolus en dépit de plusieurs sit-in et grèves. «Nous n'avons pas de restaurant, les matelas sont dans un mauvais état, les chambres sont sales et mal entretenues. A ces tracasseries quotidiennes, vient se greffer le problème du transport. Comme vous le savez, la société de transport urbain a augmenté ses tarifs et, pire encore, ceux d'entre nous qui ont dépassé l'âge de 25 ans n'ont plus le droit à la carte de transport», affirme Ouail B, un étudiant en deuxième année de licence en droit. Très fair-play, le ministre a répondu à l'appel des protestataires qui ne sont pas allés de main morte pour étaler tous leurs griefs, notamment le manque de professeurs, le problème du transport, le retard des bourses et le nouveau système de rattrapage. Habib El Malki qui en a pris acte, leur a, de prime abord, annoncé la création d'un restaurant dans l'actuelle cité universitaire qui sera opérationnel à partir de la rentrée universitaire 2007-2008. Il leur a également promis d'étudier soigneusement toutes leurs doléances. Peu convaincus par les assurances du ministre, les étudiants ont menacé de continuer leur mouvement de protestation en attendant la réalisation de ces promesses. «Le secteur connaît un déclin depuis la moitié des années 80. Et pour l'amélioration des conditions de vie et de travail des étudiants, nous avons mis sur pied un programme de partenariat avec des opérateurs privés dont la Fondation Miloud Chaâbi», indique le ministre dans une déclaration à ALM. Pour lui, «la réalisation de la nouvelle cité universitaire du complexe Ziaten de Tanger revêt une grande importance et contribuera à l'amélioration des conditions de vie des étudiants et, par conséquent, de réduire le taux des déperditions universitaires». «Nous étudions des projets similaires pour d'autres villes comme Tétouan et Larache», a-t-il poursuivi. Dans le même ordre d'idées, Habib El Malki précise que ce projet s'inscrit dans le cadre du programme de l'Office national des œuvres universitaires sociales et culturelles qui vise la promotion du secteur des cités et résidences universitaires. Le projet de création de la nouvelle cité universitaire est le fruit d'un partenariat entre la Fondation Chaâbi et l'Université Abdelmalek Essaâdi Tanger-Tétouan. D'une superficie de 10 600 m2, la nouvelle résidence universitaire s'étalera sur une superficie de 10600 m2 et son coût de réalisation s'élève à 60 millions de dirhams. La durée des travaux est estimée à 12 mois. Les pavillons de la résidence comptent 368 chambres pour les filles et autant pour les garçons. L'établissement sera doté de deux terrains de sport, d'une infirmerie, d'un restaurant et d'une salle de loisirs. Selon le président de l'Université Abdelmalek Essaadi, Mustapha Bennouna, la nouvelle infrastructure d'hébergement permettra de répondre à une part importante de la demande. «D'une capacité de 1.600 chambres, la cité de Ziaten peine, depuis des années, à satisfaire les demandes croissantes des étudiants. Les chambres de la nouvelle cité seront mises à disposition à des prix raisonnables: 500 DH pour une chambre à deux lits et 300 DH pour des chambres individuelles», a-t-il affirmé. • DNCR à Tanger