Mohamed El Gahs ne fait plus partie du bureau politique de l'USFP. Le secrétaire d'Etat à la Jeunesse a remis, hier, sa démission à la direction du parti. Il évoque des "raisons personnelles". Mohamed El Gahs, secrétaire d'Etat à la Jeunesse, a démissionné du bureau politique de l'USFP où il a siégé depuis le septième congrès de l'USFP en juin 2005. Selon des sources socialistes, Mohamed El Gahs a envoyé sa démission, hier mardi, à la direction de son parti et où il évoque des "raisons personnelles" l'ayant poussé à opter pour cette issue. Les mêmes sources attestent toutefois que le jeune ministre socialiste a décidé de demeurer "militant de base et membre du conseil national" de son parti. Mohamed El Gahs, cela revenait sur toutes les langues depuis des mois, était mal à l'aise au sein d'un parti qui a fait de l'ouverture et de la mobilisation ses maîtres-mots. De sources USFP, il n'assistait plus, depuis plusieurs mois déjà, aux réunions du bureau politique dont il vient de claquer la porte. Selon des sources USFP, le secrétaire d'Etat à la Jeunesse aurait été agacé par la tournure que prennent les choses au niveau de la direction de son parti et la manière de gérer bon nombre de dossiers. M. El Gahs n'aurait pas approuvé, par exemple, la manière dont avait été "liquidé" le septième congrès de la Chabiba Ittihadia qui s'est soldé par l'élection de deux bureaux nationaux et l'éviction des mécontents sur décision du même bureau politique. Militant USFP convaincu d'idéaux politiques défendus, corps et âme par les "Pères fondateurs" de son parti, Mohamed El Gahs a fait ses classes au sein de la famille socialiste. Il se distinguera, dès son quinzième printemps, par son action au sein de la Chabiba à Taza, ville dont il est originaire. Il part ensuite en France poursuivre de brillantes études en économie et en journalisme avant de rentrer au Maroc pour présider aux destinées du quotidien "Libération" au début des années 1990. Défenseur acharné de l'idéal socialiste, mais aussi des valeurs de la Nation, il est élu à la Chambre des représentants, en 2002, dans la circonscription casablancaise de Sidi Bernoussi, "circonscription de la mort" comme la qualifient les méchantes langues socialistes soupçonnant la direction USFP d'avoir, à l'époque tenté de tuer "une ambition dans l'œuf". Mohamed El Gahs en sortira la tête haute et sera appelé à assumer les fonctions de secrétaire d'Etat à la Jeunesse. Auparavant, il fera partie de l'équipe restreinte qui avait planché sur l'élaboration de la déclaration gouvernementale de l'équipe Jettou. Au front, il multiplie les chantiers, mais redonne surtout leur lettre de noblesse aux colonies de vacances. Il enchaîne avec divers programmes et initiatives pour et par la jeunesse. Des actions saluées par tout le monde, ses ennemis politiques en premier lieu. Mais presque jamais par son parti, sa propre famille politique. Au septième congrès de l'USFP, Mohamed El Gahs est carrément plébiscité pour faire partie des membres du conseil national de son parti malgré la "liste noire" qui avait circulé à l'époque et sur laquelle son nom figurait en bonne place. Aux élections du bureau politique, M. El Gahs remporte le cinquième score et est le mieux "noté" des nouveaux membres. A l'étroit au sein de son parti politique de toujours ? «J'ai le bonheur et l'honneur de susciter l'approbation et l'adhésion de l'écrasante majorité de ma famille politique et, au-delà, de la gauche et des démocrates. Que peut espérer de plus un modeste militant du progrès qui a eu l'immense privilège de pouvoir servir ses idéaux et sa Patrie ?...», répondait Mohamed El Gahs à ALM en septembre dernier.