Pour la première fois, un avion en plein vol et un satellite géostationnaire sont parvenus à communiquer par faisceau laser. Cela s'est joué au millimètre près. Pour la première fois, un avion en plein vol et un satellite géostationnaire sont parvenus à communiquer par faisceau laser. Les premières liaisons aéroportées se sont déroulées au mois de décembre entre un Mystère 20 du centre d'essais en vol d'Istres (13), équipé d'un terminal optique, et le satellite géostationnaire Artemis. Le relais a été établi par six fois au cours de deux vols, à 6.000 et 10.000 mètres d'altitude. C'est une prouesse que d'établir un signal lumineux entre deux corps qui évoluent à des vitesses différentes et éloignées à près de 40.000 kilomètres. Développé par EADS Astrium pour le compte de la direction générale de l'armement (DGA), le système de liaison optique laser aéroportée (Lola) permet de transmettre très rapidement et à des débits très élevés des informations provenant de drones survolant le théâtre d'opérations militaires à des centres d'exploitation éloignés de plusieurs milliers de kilomètres. Pour l'heure, les opérations envisagées sont strictement militaires. «Mais Lola peut également répondre à des applications civiles», précise Vincent Cazaubiel, responsable du projet Lola à Astrium, à Toulouse . Deux types d'applications peuvent être envisagés : la gestion de crise comme des tremblements de terre ou autres catastrophes naturelles mais aussi des opérations de surveillance, notamment le contrôle de la pêche illégale, la surveillance de détroits ou, encore, l'identification d'un bateau pollueur. Tous les types d'opérations qui nécessitent une information rapide et des données précises. Après avoir validé la technologie, EADS Astrium s'emploiera, le mois prochain, à réaliser les applications en transmettant, cette fois, les premières images. «Le débit de la liaison laser entre l'avion et le satellite est actuellement de 50 Mbit/s et pourra aller jusqu'à 500 Mbit/s, ce qui est largement supérieur aux radiofréquences en usage actuellement, observe Vincent Cazaubiel. La technologie optique combine la capacité de fournir un grand débit de données sur des fréquences libres, avec des terminaux plus compacts, et pour des communications plus sécurisées et sans interférences».