L'ancien officier algérien, Habib Souadia, auteur en 2001 de "la Sale Guerre", un livre qui dénonce les exactions de l'armée algérienne au cours des affrontements de la décennie 1990 en Algérie, a été tabassé le 11 janvier dans le métro parisien par deux Algériens qui ont pris la fuite, écrit mercredi le journal "Libération". "L'affaire pourrait n'être qu'une altercation qui tourne mal si la victime n'était pas un ex-militaire algérien, aujourd'hui réfugié politique en France", relève le quotidien, précisant que les agresseurs s'en étaient pris d'abord à son épouse avant de le rouer de coups de pied, lui causant une fracture sur le nez et un gros oedème sur les jambes. Pour le journal, il ne peut pas s'agir d'un hasard puisque le 11 janvier n'est pas une date anodine outre-Méditerranée et que Souadia pourrait avoir été victime d'une vengeance d'Alger. Le 11 janvier "est le jour où, en 1992, les généraux algériens ont annulé les élections remportées par les islamistes du FIS après avoir +démissionné+ le président Chadli", note le journal, ajoutant qu'au matin de ce jour, Souadia a trouvé les vitres de sa voiture brisées, comme pour l'obliger à prendre le métro. Rappelant qu'il était membre d'une unité d'élite chargée de la lutte anti-islamiste et qu'il avait été condamné à mort par contumace en 2006 en Algérie pour avoir été le premier militaire à témoigner à visage découvert contre les généraux, "Libération" indique que Souadia est devenu depuis, "la bête noire du régime car il reste l'un des rares opposants à refuser de baisser les bras". Le journal fait par ailleurs état de la disparition, en 2004 de l'appartement de Souadia, de plusieurs dossiers, dont un sur les massacres les 12 et 21 mars 2001 dans la région de Tipaza, Le capitaine Brahim Merazka qui a déserté l'Algérie pour s'installer en France et qui a enquêté sur ces tueries, avait trouvé la mort en 2004, écrasé à un feu rouge, conclut le quotidien.