Les hôtels sont plus ou moins pleins à Marrakech et Fès voire Essaouira. Seul bémol, Agadir en perte de vitesse, à cause, entre autres, de l'aérien. Aperçu. Globalement tout va bien à Marrakech. Les hôtels affichent plein. Ce sentiment exprimé à Excel Tour, TO marocain opérant en général en Suisse et en France, dénote avec l'ambiance de l'ensemble. Les agences de voyages qui font du réceptif font état d'une bonne moyenne de réservations. Mais dans l'ensemble, selon Said Benazouz, président de l'Association des Agences Voyages (AVC), le niveau actuel est en décà de celui des dernières années. «Les gros opérateurs, comme Nouvelles Frontières, Fram, Accor et Club Med, tirent leur épingle du lot. Mais d'une manière générale, les agences travaillent de moins en moins, à cause d'une capacité hôtelière et aérienne insuffisante pour faire face à la demande durant les périodes de pointe». Et d'ajouter : «Il n'y a pas de coordination entre agences de voyages et hôteliers». Ces derniers s'inquiètent plutôt de l'insuffisance de l'offre des sièges en aérien. Pourtant pour la fin de l'année, les transporteurs ont mis en place un dispositif particulier de renforcement de flottes sur Marrakech et Fès. L'arrivée de Corsair, en décembre, a été bénéfique pour la capitale spirituelle, où les hôtels 5 étoiles à l'image du Palais Jamaî sont complets. Toutefois, pour Réda Faceh, Directeur commercial du groupe Accor, rien ne garantit que cette situation soit durable : «On aimerait que cette capacité se maintienne sur toute l'année, y compris sur les périodes de basse saison comme les mois de Ramadan et de novembre. C'est indispensable pour faire des promotions». A l'image du groupe Accor, bon nombre d'hôteliers ont fait le plein sur Marrakech, Essaouira, Fès. Mais pas sur Agadir. La capitale du Souss continue sa dégringolade. Eternel bouc émissaire, l'aérien, la RAM en particulier. Le recul de la programmation des vols est bien réel, la plupart des TO étrangers ont arrêté leurs actions sur cette ville. S'exprimant à contre courant, un opérateur local qui requiert l'anonymat impute cet désintérêt au «vieillissement du produit». A la Direction marketing et commercial de la RAM, on abonde dans le même sens, fort d'un programme taillé sur mesure pour la fin de l'année. La compagnie nationale a injecté une importante capacité supplémentaire de l'ordre de 15% en moyenne par rapport à la même période de l'année dernière et a programmé plusieurs vols directs en gros porteurs B747 et B 767 et Airbus A 321 entre la France et le Maroc. Sur le réseau domestique, la RAM a fait aussi des efforts, notamment en augmentant le nombre de vols entre le Hub casablancais et particulièrement les villes de Marrakech et d'Agadir. D'où d'ailleurs l'étonnement de M. Amegzari, qui s'étonne que certains hôteliers mettent tout sur le compte de la RAM : « A l'exception de quelques vols directs sur les destinations touristiques affichant complets entre le 25 et le 28 décembre, la majorité des vols via le Hub de Casablanca sur Marrakech, Agadir, Fès et Ouarzazate sont incomplets». D'autant que, ajoute-t-il, la RAM est aujourd'hui un opérateur parmi cinquante compagnies aériennes internationales et régulières et charters opérant à partir ou vers le Maroc dans un cadre de plus en plus libéralisé et caractérisé par une forte concurrence tarifaire. Reste à savoir si d'un autre côté, les hôteliers et les agences de voyages ont bien compris cette nouvelle donne de la libéralisation. Le président de la Fédération des agences de voyages s'inquiètent lui, d'un probable projet de Tour Opérating entre la RAM et la CDG. Si cela s'avère, craint-il, c'est toute la profession des agences de voyages qui s'en trouverait menacée. Pourtant c'est l'une des nombreuses solutions dont dispose le Maroc pour réduire sa dépendance vis à vis des TO étrangers.