Première grande exhibition automobile de l'année, le salon de Detroit a débuté ce dimanche pour sa 100e édition. Mais cette année encore, ce Salon s'ouvre dans un contexte difficile pour les constructeurs américains subissant toujours l'assaut de leurs rivaux asiatiques. Toujours appelé NAIAS (North American International Auto Show), ce Salon ouvre ses portes d'abord à la presse avant d'être ensuite réservé aux professionnels mercredi et jeudi, puis au public du 13 au 21 janvier. Plus de 70 exposants y sont présents cette année, incluant les constructeurs automobiles, ainsi que les équipementiers dont de nombreux spécialistes de l'électronique embarquée. Bien entendu, une telle exhibition reste toujours une occasion de choix pour chaque grand constructeur non seulement d'exposer un ou plusieurs futurs modèles, mais aussi de faire montre de tout son savoir-faire en matière de design, d'innovation et de performances. Question modèles, une cinquantaine de nouveautés ont déjà été annoncées ou révélées par les constructeurs durant les trois dernière semaines de l'année dernière. Du côté des Américains, on pourrait citer des nouveautés comme les nouvelles générations du Chrysler Voyager, de la Chevrolet Malibu, ou encore la grande Ford Five Hundred. Ford qui profite aussi du NAIAS pour présenter quelques études de style assez attrayantes comme l'Interceptor Concept et l'Airstream Concept. Chez les autres, on pourrait aussi évoquer la présentation de quelques prototypes ou showcars (modèles quasi-définitifs) tels que le Volkswagen Tiguan Concept et le Kia Kue Concept. Les autres marques asiatiques sont tout aussi présents en force, à l'image de Nissan qui expose le Rogue (un 4x4 urbain plus petit que le Murano), de Honda qui présente deux modèles renouvelés de sa gamme (le 4x4 HR-V et coupé hautes performances NSX), ainsi qu'un prototype de la future Accord Coupé. Mais, à l'heure où le Salon de Detroit fête son centenaire, le contexte est toujours difficile pour les constructeurs locaux. Le plus grand Salon américain est même devenu un rendez-vous peu flatteur et même presque redouté par l'industrie automobile américaine. Car, voilà quelques années déjà que le trio américain General Motors (GM), Ford et DaimlerChrysler (qu'on appelle les «Big Three») perd, d'un trimestre à l'autre, des parts de marché aux Etats-Unis, au profit de la concurrence asiatique, japonaise en tête. Dans son édition du samedi 6 janvier, le quotidien Le Monde titrait d'ailleurs : «Le Salon de Detroit, vitrine du déclin de l'automobile américaine». Une titraille, pour le moins, fracassante afin d'illustrer toute la désaffection commerciale que connaît l'automobile américaine sur son propre marché. En effet, en 2006, les ventes de voitures neuves aux Etats-Unis ont accusé un recul de 9% chez GM, de 8% chez Ford, de 7% chez Chrysler. Cela, alors que dans le même contexte spatio-temporel, Toyota a enregistré une hausse de 13%. Toyota, qui est en passe de détrôner GM pour le titre de numéro un mondial du secteur, a même devancé en 2006 Chrysler en termes de parts de marché aux Etats-Unis, et talonne désormais sérieusement la deuxième marque du Pays, Ford. La croissance (ou même la menace) du japonais est telle, qu'une certaine presse se met déjà à parler d'un «Big One» (Toyota) plutôt que des «Big Three». Du coup et pour s'adapter à leurs ventes en recul, ces derniers ont dû s'engager des restructurations de grande envergure, avec comme solution inévitable une réduction de leur production en Amérique du Nord. Les modèles qu'ils vont présenter à Detroit seront d'autant plus attendus pour jauger leurs chances de se redresser en 2007.