Bien qu'il ait dépassé la barre des 2 millions d'unités vendues en 2006, le marché des voitures particulières neuves est en léger recul en France. Mais surtout, les constructeurs nationaux, Peugeot, Citroën et Renault, ont encoré cédé du terrain à leurs concurrents. L'année 2006 ayant pris fin, l'heure est au bilan commercial. En attendant de dresser celui relative au marché automobile marocain, on ne saurait passer à côté des chiffres publiés (et commentés dans un communiqué diffusé) par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) et relatifs aux ventes de voitures neuves dans l'Hexagone. Premier chiffre intéressant : 2.000.553. C'est le nombre de véhicules neufs qui ont été livrés en France durant l'année 2006. Un volume important, mais en légère baisse (- 3,3%) par rapport à celui réalisé en 2005, comme l'indique le CCFA dans son communiqué. L'année 2006 est «peu éloignée des résultats observés depuis 2003», a ainsi relativisé le CCFA, en reconnaissant cependant que le chiffre se situe «en dessous des bonnes années 1999-2002 où le marché dépassait 2,2 millions d'unités». Sous un angle purement commercial, l'année écoulée a été marquée par une escalade sans précédent du niveau des offres promotionnelles. De vendeurs à particuliers, les remises proposées se sont souvent inscrites entre 1.000 et 4.000 euros, dépassant ainsi fréquemment 10% du prix affiché au catalogue. Mais surtout, 2006 aura marqué une désaffection remarquée des consommateurs par rapport aux trois marques tricolores. Les constructeurs français ont, en effet, abandonné du terrain à la concurrence, non seulement européenne mais aussi et surtout asiatique. Les ventes cumulées des marques Renault (avec Dacia), Peugeot et Citroën ont atteint 1.086.919 unités en 2006, soit 6,1% de moins par rapport à l'année précédente. Certes à lui seul, le trio français représente une part de 54,3% du marché domestique. Mais cette part de marché s'inscrit en baisse pour la quatrième année consécutive. Parallèlement, les marques étrangères ont légèrement progressé de 0,4% à 913.634 immatriculations, mais ont porté leur part de marché à un niveau record de 45,7%. Le groupe Renault, qui reste toujours leader du marché français avec une part de 24,5% a reculé de 8,1% en 2006 -et de 10% pour la seule marque Renault- pénalisé par l'absence de véritables nouveautés l'an dernier. Le succès de la Logan, produite par sa filiale Dacia, dont les ventes françaises ont presque doublé, a permis de limiter le repli. Au total, la marque au losange a immatriculé 472 110 unités en 2006, soit 52.000 de moins qu'en 2005. Plus que jamais, Renault attend beaucoup de la sortie au deuxième semestre des nouvelles Twingo et Laguna pour relancer ses ventes en 2007. Pour le groupe PSA, la baisse a été limitée à 3% en 2006 (-1,5% pour Peugeot et -4,9% pour Citroën), avec un recul plus prononcé de 11,1% en décembre. La part de marché du groupe se situe à 30,7% à la fin 2006. Peugeot met l'accent sur l'amélioration de sa part de marché en 2006 (17,8%), et souligne que cette progression est «due en partie au succès de la 207» qui a été lancée en avril. La part de marché de ce nouveau modèle atteint près de 4% en 2006, et plus de 7% pour le cumul 207 et 206. Enfin, parmi les marques étrangères, les groupes européens Fiat et Volkswagen ont connu une bonne année 2006 en France, avec des immatriculations en hausse des respectivement de 7,5% et 3,6%. Du côté des constructeurs asiatiques, le japonais Toyota (avec Lexus) a connu une hausse de 11,1%, de même que Suzuki (+20,9%), mais Nissan a reculé de 24,1%.