Maroc Telecom a acquis 51% du capital de l'opérateur burkinabé des télécoms, Onatel. La filiale de Vivendi s'ouvre par la même occasion sur le marché de l'Union monétaire ouest-africaine. Maroc Telecom a été retenu pour former un partenariat stratégique avec Onatel (Office national des télécommunications) opérateur burkinabé de téléphonie. Une convention sera signée à cet effet en fin de semaine entre le management de l'opérateur marocain conduit par Abdeslam Ahizoune et l'Etat burkinabé. La filiale de Vivendi reproduit à quelques différences près le schéma en vigueur en Mauritanie depuis 2001 (date de la prise de contrôle de 54% du capital de Mauritel), en prenant 51% du capital de la société burkinabée. Onatel qui fait fonction d'office est leader dans plusieurs domaines de la téléphonie mobile et fixe au pays de Blaise Compaoré. Le partenariat stratégique répond à la volonté des autorités burkinabées de hisser le secteur des télécoms du pays aux normes internationales. Les 49% restants seront répartis entre l'Etat burkinabé (23%), le personnel de l'Onatel (6%) et les personnes physiques et morales du secteur des télécoms (20%). L'analyse des offres financières et techniques s'est faite à plusieurs niveaux. Le 14 décembre dernier, le Conseil des ministres burkinabés, après délibération, a donné des instructions au ministre en charge du dossier de poursuivre les négociations conformément aux conclusions de la Commission de privatisation dans l'ordre des qualifications retenues. Dans la course pour la reprise d'Onatel, il y avait plusieurs investisseurs prestigieux. Entre autres, Detecon (Allemagne), Essat Teleholding (Inde), France Telecom (France), Monaco Telecom (Monaco), Saudi Telecom (Arabie Saoudite) et Sistema/MTS (Russie). De tous ces opérateurs dont les dossiers ont été retenus début mai, il n'en restera que quelques uns (avec Maroc Telecom) lors de la présélection du mois de septembre. La réussite de cette opération de privatisation fait suite à une première tentative qui n'a pas eu l'écho escompté. Courant 2004, les investisseurs internationaux ont boudé la première offre qui ne prévoyait pas d'ouvrir le capital de l'opérateur du Burkina Faso au-delà de 34%, soit à 1 point en dessous de la minorité de blocage. Le cahier des charges incombant au repreneur à certains investissements a été aussi allégé. Le schéma de la privatisation ambitionne de renforcer la qualité des services, de satisfaire les besoins de financement des investissements et de répondre à la demande des clients. Avec Onatel, Maroc Telecom qui a mis en place récemment en France la plate-forme Mobisud, montre ses ambitions pour l'Afrique occidentale, un marché qui regorge d'un potentiel de développement important. Le Burkina Faso fait figure de meilleur élève de la région aux yeux du FMI. Ces derniers mois, les milieux d'affaires marocains et burkinabés ont conclu plusieurs conventions à travers des missions et séminaires dans les deux sens.