La Caisse Nationale de Sécurité Sociale met les bouchées doubles pour éponger ses créances vis-à-vis des affiliés. Ces derniers remettent en cause les pénalités de retard revendiquées par la Caisse. Mounir Chraïbi, directeur général de la CNSS (Caisse Nationale de Sécurité Sociale) se fixe des objectifs ambitieux. Du moins, si l'on juge par ses déclarations lors du Ftour-débat organisé par notre confrère L'Economiste le jeudi 6 décembre sur les nouveaux rapports de la Caisse avec ses affiliés. La direction de la CNSS compte d'ailleurs lancer une mise à niveau tous azimuts de cette structure. Les enjeux sont de taille. Il s'agit d'atteindre 2 millions d'assurés d'ici 2005 et de se préparer à la gestion du système d'assurance maladie obligatoire, scénario retenu par le comité d'experts qui planche toujours sur cette question. Au menu également, la suppression de la subvention de 400 millions de DHS accordée aux polycliniques. Par ailleurs, la CNSS met les bouchées doubles pour atteindre l'équilibre relatif au régime de retraite à vingt ans et assurer la publication des comptes certifiés. Pour réaliser ses objectifs, la Caisse a mis en œuvre un plan étalé sur la période allant de 2001-2002. Celui-ci doit permettre de dépasser les dysfonctionnements relevés dans les différents rapports d'audits et qui seront examinés par la Commission d'enquête. La révision du système informatique figure parmi les chantiers lancés par la direction de la CNSS, depuis déjà un certain nombre d'années. Lors de son intervention, M. Chraïbi a reconnu que le système actuel gagnerait à s'améliorer. Il y va de la sécurité informatique. Le déficit dans ce domaine est flagrant. Les délégations provinciales et préfectorales de la Caisse ne sont toujours pas informatisées. Et les coûts engendrés par l'équipement des unités actuelles faramineux. Les dysfonctionnements relatifs au régime de la sécurité sociale ont occupé une place de choix dans les propos du patron de la CNSS. A ce propos, on notera le déséquilibre financier concernant la branche «prestations à long terme». Concernant le montant des créances réclamées par la Caisse, il s'élève à 4,5 milliards de DH. A ce sujet, des affiliées ont à plusieurs reprises remis en question les pénalités de retard revendiquées par la Caisse. Pour l'année 2000, la campagne de recouvrement a touché 62.925. Sur le volet de la protection sociale, M.Chraïbi a remis les pendules à l'heure. Il a souligné que le taux de cotisations appliqué au Maroc reste inférieur par rapport à ceux des pays comparables, tels que l'Egypte, la Tunisie où la Malaisie.