Aujourd'hui, l'affaire est devant la justice. La plainte déposée et les suites judiciaires qui lui seront données devraient permettre de faire la lumière sur le dossier et ses ramifications et de déterminer les responsabilités politiques et pénales y afférentes. Une plainte vient d'être déposée par une victime de l'affaire “Annajat” auprès du procureur du Roi près la Cour d'appel de Rabat contre Abbas El Fassi. Le plaignant, un jeune homme résidant à Salé, estime que le secrétaire général du Parti de l'Istiqlal est coupable, en sa qualité de ministre de l'Emploi au moment des faits, d'"escroquerie, arnaque et non-dénonciation de crime". L'avocat du jeune Slaoui demande, dans sa plainte, que le parquet ouvre une enquête sur l'implication – éventuelle – de l'actuel ministre d'Etat dans la grosse arnaque qui a fait plus de 30.000 victimes, il y a quatre ans. L'affaire “Annajat” refait donc surface. En fait, elle n'a jamais été oubliée. Il est d'ailleurs difficile ; voire impossible d'effacer de la mémoire des gens ce scandale où des dizaines de milliers de jeunes ont été arnaqués à travers un organisme public et avec l'aval de son département de tutelle. Le fait que l'Agence nationale de promotion de l'emploi ait été l'organisme qui inscrivait les candidats aux emplois fictifs d'“Annajat” avait donné une crédibilité, du moins chez les postulants, à l'opération et ce malgré les différents avertissements lancés essenciellement par ALM qui avait révélé, preuves à l'appui, les dessous de l'imposture. Des révélations auxquelles le ministre n'avait donné aucun crédit. Pire, invité à s'exprimer sur l'affaire lors d'une émission télévisée, il avait affirmé que l'opération avait été entourée de toutes les garanties et que ce qui était publié n'était rien d'autre que des allégations infondées destinées à le décrédibiliser politiquement à quelques mois de l'échéance électorale de 2002. Aujourd'hui, l'affaire est devant la justice. La plainte déposée et les suites judiciaires qui lui seront données devraient permettre de faire la lumière sur le dossier et ses ramifications et de déterminer les responsabilités politiques et pénales y afférentes. L'évolution du Maroc sur le plan du respect des droits de l'Homme et de l'égalité des citoyens devant la justice est un fait indéniable. De hauts responsables ont été traduits en justice pour répondre de faits qui leur sont reprochés. Certains ont été acquittés et d'autres condamnés. L'essentiel est que la justice puisse agir en toute indépendance et assumer pleinement son rôle de garant de l'équité et du principe constitutionnellement garanti de l'égalité des citoyens.