La majorité des sites Internet ne respectent pas les critères d'accessibilité pour les personnes handicapées. C'est ce qui ressort d'une récente enquête menée à la demande des Nations Unies. Internet est très peu accessible aux handicapés. Telle est la conclusion d'une nouvelle enquête menée à la demande du département des affaires économiques et sociales des Nations Unies. Cette étude repose sur l'analyse de certains sites les plus performants dans 20 pays disposant d'infrastructures Internet développées. Les résultats de cette enquête, qui a porté sur 100 sites Internet dans le monde, sont déroutants : Seuls trois sites Internet sur les 100 ayant fait l'objet de l'étude respectent les normes d'accessibilité pour les personnes aveugles, malvoyantes ou pour celles qui ne peuvent pas utiliser une souris d'ordinateur. Il s'agit des sites de la chancellerie allemande, du gouvernement espagnol et du Premier ministre britannique. Les autres pays dans lesquels l'étude a été menée sont les suivants : Argentine, Brésil, Canada, Chili, Chine, France, Inde, Kenya, Japon, Mexique, Maroc, Fédération de Russie, Singapour, Afrique du Sud, Émirats arabes unis et États-Unis. C'est dire l'ampleur de la problématique. L'enquête, menée par la société Nomensa, a ainsi passé en revue 100 grands sites Web dans ces 20 pays pour voir s'ils correspondent aux directives internationales sur l'accès à l'informatique. Ces sites ont été choisis du fait de l'intérêt qu'ils semblent présenter pour les personnes handicapées. Ils comprennent notamment de grands journaux, des banques et des grands magasins. L'étude, qui repose sur des normes reconnues au plan international portant sur la capacité qu'ont les utilisateurs à naviguer facilement sur le site, à distinguer facilement les couleurs, à proposer une alternative au langage informatique Java et à permettre des raccourcis sur leurs claviers, conclut ainsi que la grande majorité des sites sont loin des normes internationales d'accessibilité. Une note positive se profile cependant derrière ce verdict décevant : un quart de ces sites web pourrait facilement se conformer à ces normes. Rappelons que cette étude a été lancée alors que les Nations Unies commémoraient la Journée internationale des personnes handicapées, qui s'est déroulée le 4 décembre. Cette journée a d'ailleurs eu pour thème l'amélioration de l'accès des personnes handicapées à l'Internet et aux autres technologies de l'information et de la communication (TIC). Première convention électronique Grâce à Internet, au courrier électronique et aux téléphones portables, les personnes handicapées ont pu coordonner leurs activités durant les négociations pour la convention sur les droits des personnes handicapées que les négociateurs ont adoptée et que l'Assemblée générale devrait adopter à la mi-décembre. Compte tenu du recours généralisé aux nouvelles technologies pendant les négociations de la convention, cette dernière a été qualifiée par certains de première convention électronique.