Une trentaine de tribus nomades se retrouveront, du 8 au 10 décembre, sur la légendairRetrouvailles nomades à Tan-Tane place de la Paix, à Tan-Tan. Cette ville, située à la «porte du Sahara», donne à nouveau rendez-vous avec la culture nomade. Tan-Tan met les petits plats dans les grands pour accueillir, outre les trente tribus nomades, un aréopage d'illustres personnalités du monde de la politique, de la culture et des médias. L'Unesco, qui a proclamé l'an dernier le moussem de Tan Tan chef d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité, sera représentée par une importante délégation constituée, entre autres, de Gadi Possegulou (directeur du patrimoine culturel), SAR la Princesse Basma Bent Talal, le tout ajouté à de nombreux ambassadeurs de bonne volonté de l'Unesco tels que Kitin Munoz. Par cette forte présence, l'organisation onusienne ne fait que confirmer l'intérêt qu'elle attache à la tradition nomade qui a pris sens et réalité dans le désert marocain et, plus particulièrement, à Tan-Tan. «Les témoignages vivant des cultures orales et artistiques sahraouies qu'il nous est donné de découvrir à l'occasion de ce moussem sont une leçon de savoir et de créativité dont nous avons beaucoup à apprendre», avait dit le président de l'Unesco, Koïchiro Matsuura, lors de la reprise du moussem en 2005, après une interruption qui a duré de 1979 et 2004. C'est ce même savoir que des géants des médias audiovisuels, issus notamment des Etats-Unis, viendront découvrir. Worldwide Homme Entertainment-Paramount Pictures, Warner Brothers Entertainment et autres entreprises mondialement connues seront représentées à ce rendez-vous. A l'origine, le moussem de Tan-Tan, créé et lancé en 1963, était un lieu de retrouvailles spontanées et régulières de tribus du sud marocain et du nord ouest africain. Ces tribus confondues se rencontraient autour d'un puits, autour duquel différentes manifestations gravitaient. Courses de dromadaires ou de chevaux, joutes poétiques, mariages organisés dans la pure tradition bédouine, vente de denrées alimentaires, fêtes des récoltes, concours d'élevage… Vaste programme pour célébrer et mettre en valeur un patrimoine qui trempe ses racines dans les tréfonds de l'histoire du nomadisme. Mais voilà 16 ans après son lancement, le moussem a été interrompu en 1979 en raison du conflit créé autour du Sahara marocain. Il aura fallu attendre l'an 2004 pour reprendre ce moussem, en présence de SAR le Prince Moulay Rachid, du président de l'Unesco, Koïchiro Matsuura, de la ministre espagnole de la Culture, Carmen Calvo, et autres personnalités du monde du spectacle et du cinéma telles que l'actrice française Isabelle Adjani. Tout ce monde avait fait le déplacement lors de la reprise du moussem de Tan-Tan avec l'espoir de voir ressusciter et s'épanouir un mode de vie qui a été un peu altéré du fait des derniers bouleversements économiques qu'a connus le monde entier, amenant plusieurs tribus nomades à se sédentariser. Cela a pu, finalement, être évité, fort heureusement. La culture nomade a pu être tirée de l'oubli, voire revalorisé, grâce à la reprise du moussem. Un moussem inscrit désormais dans le circuit des rendez-vous annuels internationaux incontournables. Un patrimoine à préserver Ayant fêté en 2005 la reprise de son moussem après trente années d'absence, Tan-Tan s'est vu gratifier d'un statut privilégié : considérée comme le plus grand rassemblement de nomades en Afrique du Nord, la ville a été inscrite sur la liste du patrimoine immatériel de l'humanité. Une légitimité que Tan-Tan puise de son passé de terreau fertile pour les cultures nomades. En déclarant le moussem de Tan-Tan «patrimoine immatériel de l'humanité», l'Unesco a rehaussé cette manifestation au rang d'un événement mondial. L'histoire et la nature de Tan-Tan s'y prêtent. Située au Sud, à la porte du Sahara marocain, cette ville a, depuis toujours, été le point de rencontre de tribus nomades issues de différents pays d'Afrique subsaharienne, dont le Niger et la Mauritanie. Lors du moussem dernier, chaque tribu a présenté ses rituels. Il s'agissait de décliner ces traditions sur différents tons, social, musical, rituel, comportemental, économique… Un plaisir qui a déplacé la jet-set du monde du cinéma et du spectacle telles les actrices Isabelle Adjani (France) et Claudia Cardinale (Italie), sans compter l'ex- star mondiale du football, le Brésilien Pelé.