Les bons tireurs sont une denrée dans notre pays. La photographie artistique au Maroc est mise à mal par le défaut d'un bon tireur. Dans le domaine de la photographie, la qualité d'une photo dépend aussi et quelquefois surtout de son tirage. Les bons tireurs de photographies en noir et blanc sont très peu nombreux. Le photographe-artiste Alexandre Bergamini qui effectue actuellement un travail sur des peintres dans leurs ateliers, et dont «Aujourd'hui le Maroc» a reproduit quelques-unes de ses photographies et a cherché vainement un tireur capable de rendre tous les contrastes de ses photographies. Il a fini par découvrir un tireur valable à Casablanca. Mais la surface des photos laisse toutefois apércevoir plusieurs imperfections : des grains de poussière, des rayures, etc. Aujourd'hui, pour réaliser des tirages professionnels, il faut envoyer les pellicules en France ou ailleurs. Ce qui n'est pas à la portée de tous les photographes et les frustre du résultat d'un travail qu'ils ont tant espéré. Valoriser le métier, souvent ingrat d'un tireur, peut redonner de l'ardeur aux hommes qui l'exercent.