Depuis six mois, on peut utiliser Windows XP sur Mac Intel avec un confort inégalé. Cette ouverture pose la question de l'impact réel de cette possibilité, tant auprès des personnes que des entreprises. Plus de 157 Apple Store à travers le monde avaient accueilli 17 millions de visiteurs au cours du deuxième trimestre 2006. Parmi tous ces visiteurs, la moitié de ceux qui ont acheté un Mac venaient du monde du PC, Windows et Linux confondus. Selon les spécialistes, «les gens qui achètent un Mac pour installer Windows viennent du monde du PC». Soit, mais tous les «switchers» souhaitent-ils utiliser Windows sur leur Mac, même à temps partiel ? Et dans quelle mesure la perspective d'évoluer dans les deux environnement a-t-elle influencé ce changement ? Chez CLG, à Marseille, on indique «qu'une machine sur trois, est destinée à recevoir Boot Camp en vue d'un switch ». Et de citer l'exemple d'un acheteur qui voulait utiliser Windows et qui a choisi un Mac «parce que c'est beau». D'autres revendeurs, dans la région de Tours, ont confirmé que les perspectives offertes par les nouveaux Mac à base de processeurs Intel étaient génératrices de nouveaux clients, principalement venus du monde du PC. Pour autant, impossible de juger de l'étendue du phénomène. Elie Abitbol, directeur de l'Apple Center MCS à Nice, fait remarquer que s'il perçoit une progression de ses ventes de Mac, le phénomène n'est pas nouveau et le lien avec Boot Camp, pas évident: «Les utilisateurs de PC viennent acheter des Mac depuis quelques années déjà.» Et d'ajouter : «Ils sont surtout attirés par l'absence de virus.» En plus de la sécurité, la simplicité d'utilisation et la richesse de Mac OS X peuvent aussi constituer un facteur d'achat. Les motivations des utilisateurs de PC passés au Mac grâce à Boot Camp ou à Parallels Desktop sont variées. Pour l'un, il s'agit de faire fonctionner «un logiciel professionnel qui ne sera jamais porté sur Mac», pour l'autre, il est question de «faire des choses que je ne peux pas faire sur Mac, comme utiliser un périphérique incompatible, ou jouer à certains jeux qui n'existent pas sur Mac». Mais on trouve aussi des utilisateurs de PC pour qui Boot Camp n'était qu'une présence rassurante au moment de “sauter le pas“. Ainsi, Patrick Leroy, un informaticien bordelais habitué au PC depuis 1983, a acheté un Mac au printemps dernier pour sa femme. Lui-même s'y est converti, appréciant de disposer à la fois d'un système d'exploitation à l'interface graphique moderne et conviviale et de la puissance d'un Unix accessible en ligne de commande. Patrick Leroy a bien installé un second système – un Unix, pas Windows – en double démarrage mais y a renoncé pour ne plus n'utiliser que Mac OS X. Auprès des professionnels, et jusqu'aux petites entreprises, l'ouverture à Windows semble avoir un double effet : attirer de nouveaux utilisateurs, mais également retenir des aficionados qui risquaient d'être contraints à migrer. Dans des proportions aussi relativement difficiles à quantifier. Chez CLG à Marseille, les utilisateurs «pro» de Windows sur Mac font principalement appel au système d'exploitation de Microsoft pour leurs logiciels de comptabilité et de gestion. Chez Apply Informatique, en banlieue tourangelle, un conseiller a cité l'exemple d'une directrice d'école recourant à Boot Camp pour utiliser, sur son iMac, son logiciel Windows de gestion administrative.