Les conseils d'administration des"agences de bassins" viennent de s'achever. Ces établissements publics, fraîchement créés, sont des outils essentiels pour rationaliser l'utilisation de l'eau, surtout dans l'agriculture. Le ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et de l'Eau, Mohamed El Yazghi, a organisé, hier à Rabat, une conférence de presse destinée, essentiellement, à faire le point sur les Conseils d'administration des sept "agences de basins", qui ont eu lieu en juin et juillet 2003 et partant, à discuter de la politique du ministère en matière de rationalisation de l'utilisation de l'eau et la préservation de l'environnement. À cet effet, El Yazghi était accompagné des deux secrétaires d'Etat chargés de l'Environnement et de l'Eau, respectivement, Mohamed Elmourabite et Abdelkabir Zahoud, ainsi que le DG de l'ONEP, Ali Fassi-Fihri. Cette rencontre a donc été l'occasion de présenter les différentes missions des "agences de bassins", nouvellement crés, dont le rôle est primordial en matière de lutte conte le gaspillage des ressources hydrauliques, notamment par le secteur agricole. Ces agences de bassins, créées par la loi sur l'eau de 1995, viennent prendre la place des Direction Régionale de l'Hydraulique (DRH).Elles sont dotées de la personnalité morale et l'autonomie financière. Leur conseil d'administration est composé de représentants de l'Etat, des représentants des établissements publics et des élus des collectivités et d'associations d'usagers. Sur les sept agences, actuellement opérationnelles, six ont été créées en 2000. Celle du bassin hydraulique d'Oum Rabiaâ a débuté ses travaux en 1999. En somme, toutes ces agences sont jeunes. Par conséquent, "il est difficile de parler de bilan des réalisations", souligne Mohamed El Yazghi. Et d'ajouter, que , “dans ce domaine, on ne peut procéder qu'à long terme". Cela dit, Abdelkabir Zahoud, a souligné lors de son intervention que "l'ensemble des bassins ont des objectifs clairs et précis". C'est ce qu'a expliqué Lhoussaine Oukbab, directeur de l'agence de Bouregreg, dont le siège se trouve à Benslimane. "Nous avons lancé plusieurs études qui nous permettront de connaître avec exactitude le nombre de pollueurs qui se trouvent dans la région du Bouregreg-Chaouia", affirme Oukbab.Une autre est en cours de réalisation, par l'agence Bouregreg, concernant les préleveurs, c'est-à-dire l'ensemble des personnes qui utilisent les ressources en eau dans sa zone d'action. Cette agence est également chargée de réaliser toute infrastructure nécessaire à la prévention et à la lutte contre les inondations, notamment à Mohammedia. D'ailleurs, une étude sera bientôt finalisée dans ce but. "En somme, la tâche des agences de bassin est énorme", résume Mohamed El Yazghi. En effet, parmi leurs attributions, figurent notamment "l'octroi des autorisations de creusement des puits et le contrôle des quantités d'eau utilisées par les agriculteurs et les usines". Ces dernières sont accusées d'être à l'origine de la pollution de plusieurs oueds et nappes phréatiques. Uniquement pour l'agence du bassin de Sebou, dont le siège se trouve à Fès, la lutte contre la pollution des eaux nécessiterait une enveloppe de 250 millions de DH, étalée sur 10 ans. Ce chiffre pourrait être qualifié de colossal par certains. En fait, il ne l'est pas vraiment, car le coût de la non-dépolution se chiffre à 7 milliards de DH. Rappelons que les septs agences sont celles de Oum Rabiaâ (Beni Mellal), Loukos (Tétouan), Sebou (Fès), Mellouia (Oujda), Tensfit (Marrakech), Souss Massa (Agadir) et Bouregreg (Benslimane). La conférence de presse a été l'occasion pour Ali Fassi-Fihri de faire un aperçu sur le programme d'action de l'ONEP, dont le Conseil d'administration, présidé par Mohamed El Yazghi, s'est tenu mardi 22 juillet. Le DG de l'ONEP a qualifié de "très ambitieux", ce programme d'action qui s'étale de 2003 à 2007. En effet, il se compose de trois volets essentiels : la sécurisation en eau potable de plusieurs régions sensibles où le stress hydrique est apparent, desservir en eau potable plusieurs villages du monde rural, soit une population bénéficiaire de 5.5 millions de personnes et enfin réaliser des travaux d'assainissement liquide, une prérogative de l'ONEP depuis l'an 2000. L'enveloppe totale de ce programme d'action atteint les 20 milliards de DH.