La version définitive de l'antispyware Microsoft Defender se faisait désirer. Aujourd'hui disponible (en anglais) sur le site de l'éditeur, la version finale, enfin proposée après deux années de bêta, n'apporte quasiment rien à la Bêta 2. La version définitive de l'antispyware Microsoft Defender est enfin disponible. Le but est de traquer les logiciels espions (programmes générateurs de publicités, enregistreurs de frappe qui colonisent les PC) et les éliminer. Comme toutes les nouveautés Microsoft, il faut montrer patte blanche pour télécharger l'utilitaire, c'est-à-dire posséder une version «authentique» de Windows. Contrairement à la Bêta 2, seuls les utilisateurs de Windows XP SP2 et Windows 2003 Server pourront s'en équiper. Exit Windows 2000 , dont le support s'achève. Windows Defender procède par «scan» à la demande, planifiable ou en temps réel, pour bloquer les spywares dès leur tentative d'installation. Cette dernière caractéristique aurait d'ailleurs été améliorée par rapport à la version bêta, selon l'éditeur. Les programmes suspects sont répertoriés un à un, après consultation d'une base de signatures recensant des milliers de spywares. L'utilitaire propose ensuite de les détruire ou de les mettre en quarantaine en cas de doute. Lors de son installation, Windows Defender propose en outre à l'utilisateur de rejoindre la communauté SpyNet, permettant de mettre en commun les retours d'informations de tous les membres sur les spywares détectés sur leurs PC (caractéristiques des programmes et décision des utilisateurs quant à leur élimination). Windows Defender n'est évidemment pas vu d'un bon œil par les éditeurs de programmes de sécurité, compte tenu de la force de frappe de Microsoft et de la gratuité du logiciel. Ils n'hésitent pas à dénigrer l'utilitaire. «Une application uniquement dédiée à la lutte antispyware ne peut offrir toutes les protections nécessaires, surtout avec le nombre croissant de menaces polymorphes (associant virus, vers, spywares, rootkits…, NDLR)», indique-t-on chez Symantec, spécialiste de la sécurité. Et de rappeler que ses célèbres suites Norton Antivirus et Norton Internet Security, payantes, cumulent justement toutes ces couches de protection. Chez Webroot, qui a fait de l'antispyware sa spécialité, la critique est d'ordre technologique : «Nous avons dix ans d'expérience en la matière et notre base compte 150.000 signatures et 523 000 URL de sites propagateurs de spywares», souligne Daniel Mothersdale, directeur marketing EMEA. Son réseau de robots Phileas, qui scanne le Web à la recherche d'espions, serait en outre un gage de réactivité indispensable, selon Webroot. L'éditeur s'avoue néanmoins un peu inquiet quant à l'adoption du produit de Microsoft par le grand public : «les particuliers prennent des décisions plus rapides que les entreprises...» Les inquiétudes des concurrents pourraient grandir dans les prochains mois, quand Windows Defender sera directement intégré à Windows Vista. Dès lors, ce sera aux utilisateurs de juger de sa pertinence et de choisir de payer, le cas échéant, pour un outil concurrent.