Le Haut commissaire au plan a présenté, mardi 19 septembre à Rabat, les résultats d'une enquête portant sur le regard de la société marocaine sur l'évolution de la femme. Quel regard porte la société marocaine sur la femme d'aujourd'hui ? C'est à cette question que tente de répondre l'enquête menée par le Haut Commissariat au Plan, dans le cadre de la prospective Maroc 2030. Baptisée "La femme marocaine sous le regard de son environnement social", cette étude se propose d'apporter un éclairage sur les perceptions, les attitudes et les positions, des hommes et même des femmes, face à l'évolution du statut, du rôle et du comportement de la femme marocaine dans la société. Les personnes interrogées se sont prononcés sur l'accès de la femme à l'instruction, au travail, aux responsabilités économiques, politiques et institutionnelles. L'enquête porte également sur la liberté vestimentaire de la femme et le nouveau code de la famille. «La société marocaine perçue sous l'angle du regard qu'elle projette sur la femme, son statut, son rôle et ses comportements, connaît une évolution marquée par la transition d'une société traditionnelle vers une société moderne», souligne Ahmed Lahlimi Alami, Haut commissaire au Plan, lors de la présentation des résultats de l'enquête, mardi 19 septembre à Rabat. Concernant les résultats dégagés de cette étude, 83% de la population estiment que le nombre de femmes et de filles instruites est en augmentation et 61 % sont du même avis concernant le nombre de femmes qui travaillent. Mais les Marocains sont pour ou contre le travail de la femme ? En matière d'accès des femmes au marché du travail, 74 % de la population sont favorables alors qu'il est inacceptable aux yeux de 24 % des Marocains. 77 % de ces derniers pensent que «la place de la femme est au foyer». Et 18 % de ces personnes enquêtées justifient leur prise de position par le fait que le travail de la femme concurrencerait celui des hommes. En outre, 77 % des personnes interviewées relèvent que la présence des femmes dans les espaces publics est devenue plus importante ces dernières années. Les autres thèmes abordés dans l'étude sont liés au nouveau Code de la famille et à la liberté vestimentaire de la femme hors de chez elle. «Ces deux questions suscitent manifestement plus de réticence : 49% seulement parmi les personnes informées de la promulgation de ce code ont une évaluation positive de ces dispositions et seuls 22% sont favorables à la liberté de la femme de porter les vêtements qu'elle veut dans les lieux publics», indique M. Lahlimi dans son allocution. Et d'ajouter: «il convient de relever, à cet égard, que les ruraux informés de l'existence du nouveau Code de la famille, en approuvent globalement les dispositions en proportion relativement plus élevée que les citadins. Ils sont 51% à les approuver contre 47% des citadins. Il en est de même de la disposition relative à la dispense du tuteur, celle-ci rencontre l'approbation de 27 % des ruraux contre 21% des citadins». Par ailleurs, la question de la liberté vestimentaire de la femme a suscité non seulement des réactions défavorables des hommes mais également de la part des femmes. En termes de chiffres, 88 % des hommes et 67 % des femmes sont contre le fait que la femme s'habille à sa guise dans les lieux publics. Une opinion partagée aussi bien par les résidents des zones d'habitat précaire que ceux des quartiers de luxe.