Les habitants et les opérateurs touristiques d'Essaouira se plaignent d'un manque d'eau potable. L'ONEP affirme que le problème provient de la vétusté des installations. Les habitants et les opérateurs hôteliers de la ville d'Essaouira sont en colère. Depuis le début du mois d'août, ils se plaignent d'un manque d'eau potable. «Une grande majorité des habitants de la ville est privée d'eau. C'est catastrophique. Certains habitants n'ont même pas de quoi étancher leur soif à longueur de journée et d'autres souffrent du manque de pression. Nous utilisons des citernes pour recueillir l'eau. Et je vous rappelle que nous sommes en plus dans une période touristique. La ville connaît une grande affluence de visiteurs. C'est vraiment décevant pour les personnes qui s'y rendent pour la première fois de ne pas pouvoir prendre une simple douche», s'indigne Dupeyrat Patrick, directeur du restaurant «Les Chandeliers». Cet établissement n'est pas le seul à souffrir de cette situation. L'hôtel "Le Majestic", sis à Derb Laâlaj, où pullulent les hôtels, les maisons d'hôtes et les restaurants, se plaint du même problème. «Il y a un peu d'eau à un moment de la journée. Puis, plus rien. Plusieurs quartiers se plaignent de ces coupures prolongées et répétées ; en l'occurrence Derb Laâlaj, Derb Outour et le Mellah. Nous avons déjà contacté l'ONEP, mais en vain», ajoute El Moutawakil Abdelilah, directeur de cet établissement. Contactée par ALM, la présidente du conseil municipal de la ville, Asmaâ Chaâbi, affirme que le problème est dû à «la faible pression d'eau à l'intérieur des maisons d'hôtes dont les installations intérieures n'ont pas été réhabilitées. Le problème se pose surtout lors de la saison d'été ou au moment des festivals. Quand nous recevons des réclamations de ces opérateurs, nous les redirigeons vers l'ONEP pour mettre à leur disposition une assistance technique». Une explication confirmée par la direction provinciale de l'ONEP. La faiblesse de la pression dans les habitations et les établissements hôteliers est due à plusieurs raisons dont la forte consommation de cette source vitale pendant la saison estivale. «La ville d'Essaouira compte une population de près de 70 000 habitants. En été, ce nombre atteint les 200 000 personnes. La consommation d'eau est donc très importante pendant cette période. Il faut ajouter à cela, le problème de la pression à l'intérieur des habitations qui est causé par la vétusté des installations et le manque d'équipements idoines. Les hôtels et les maisons d'hôtes doivent nécessairement s'équiper en pompes pour parer à ce problème. Sinon, la pression d'eau à l'intérieur de ces bâtiments demeurera faible. Par ailleurs, nos hommes effectuent des contrôles réguliers du compteur d'eau des gros consommateurs comme les hôtels et ils n'ont relevé aucune anomalie», indique Lotfi El Ouali, directeur provincial de l'ONEP à Essaouira, qui a tenu à souligner que son département n'a reçu aucune réclamation concernant ce problème. «Nous avons installé une pompe sur-presseuse, mais le problème persiste. La situation a empiré cette semaine. Les touristes râlent. C'est pénible pour eux de ne pas pouvoir prendre une douche tous les matins. Samedi, dimanche et lundi, ce fut la panne sèche : pas une seule goutte d'eau. Certains touristes sont partis. Le problème ne date pas d'aujourd'hui. En 2004, nous avions souffert de la même situation. Nous avons contacté l'ONEP pour que solution soit trouvée à cela. On nous a assuré que le nécessaire allait être fait. Toutefois, nous n'avons rien vu venir. Le problème existe à leur niveau. Si cette situation perdure, ce sera la catastrophe pour nous», rétorque Khadija Nasso, gouvernante de la "Maison d'hôte des artistes". Dont acte.