Pour atteindre les résultats escomptés, l'opération d'éradication des bidonvilles devrait toucher 50.000 unités par an. Un programme ambitieux. Le programme « Villes sans bidonvilles » vient de souffler sa deuxième bougie. A cette occasion, le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Habitat et de l'Urbanisme organise deux journées d'études sur cette problématique dont l'acuité la dispute à la complexité. Ouvertes hier matin par Ahmed Taoufiq Hejira en présence des responsables de son département, des opérateurs publics du secteur et des membres des commissions parlementaires spécialisées, ces assises ont permis de prendre acte des actions entreprises depuis le lancement de ce programme par le Souverain en juillet 2004 et d'évaluer le chemin qui reste à parcourir. En 2010, il est, en effet, prévu de reloger près de 257.000 ménages et d'éradiquer 1.000 bidonvilles à travers 75 villes du Royaume. Globalement, ce programme auquel l'Etat a alloué 5,5 milliards DH en mai 2005 devrait mobiliser près de 19 milliards de dirhams, dont une subvention du Fonds solidarité habitat, estimée à près de 6 milliards de dirhams. Il devrait, en outre, disposer d'une réserve foncière de quelque 5200 hectares. Mis en œuvre via des contrats-villes et des conventions de financement et de réalisation, le programme « Villes sans bidonvilles » engage plusieurs intervenants ; en l'occurrence l'Etat, les autorités et les édiles locaux, l'opérateur en charge du programme et les bénéficiaires de celui-ci. Dans une déclaration à ALM, M. Hejira nous a précisé que «le Maroc qui arrivait» bon an mal an «à éradiquer 5000 baraques» en « détruit actuellement 25.000 par an et reloge leurs habitants». «Durant les deux dernières années», a-t-il précisé en substance, «50.000 bidonvillois ont reçu des logements décents » et «le parc actuellement disponible s'élève à 16.300 autres unités» ; étant entendu que «plus de 60.000 logements sont en cours de travaux». Il convient de noter, par ailleurs qu'à fin mai 2006, plus de 197.000 ménages ont été contractualisés dans le cadre de 52 contrats de villes signés dans la cadre du programme Villes sans bidonvilles en sus d'une contractualisation partielle pour Casablanca et Témara. A noter également que c'est la holding Al Omrane qui prend en charge les deux-tiers du programme, et ce en termes de nombre de ménages. 52 % d'entre eux, soit 22.527, résidents dans sept grandes villes, 13.408 dans sept villes moyennes et 7.591 dans 9 petites localités. L'action de l'opérateur public se décline en 67 opérations et touche 170 quartiers de bidonvilles. A fin 2005, Al Omrane a ainsi mis en chanter 31 opérations et 36 autres le seront au cours de cette année. Tous ces efforts sont certes louables a indiqué le ministre, mais «si nous voulons atteindre nos objectifs, nous devons redoubler d'efforts». Selon lui, de 25.000 unités traitées, « l'opération d'éradication des bidonvilles devrait toucher 50.000 unités par an ». Ce qui est à la portée du Maroc, « à condition qu'il y ait une plus grande mobilisation » de l'ensemble des partenaires.