Le président algérien Abdelaziz Bouteflika vient de s'apercevoir des retards que connaît son pays sur le plan économique. Un réveil un peu tardif qui intervient à trois ans de la fin de son deuxième mandat. Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, continue à se donner en spectacle. Après les ministres et les partis politiques, le président s'en prend maintenant aux walis et aux cardes de l'Etat. Usant d'un ton furieux, le Chef de l'Etat affirme avoir constater des retards dans la mise en œuvre de son programme. Le président Bouteflika n'est pas content du tout du bilan chiffré qu'il a dressé avant-hier devant les cadres de l'Etat, à l'occasion de la réunion gouvernement-walis concernant l'exécution des programmes de développement. Dans son discours, Abdelaziz Bouteflika a mis l'accent sur l'aspect économique en dressant un tableau sombre. À trois ans de la fin de son deuxième mandat, le président de la république s'est enfin réveillé pour constater que l'Algérie va mal. Mais ce n'est pas de sa faute que le bilan soit si négatif, a-t-il déclaré. Ce sont les walis qui lui auraient menti tout ce temps. Ils lui ont caché la vérité. Comme ce fut le cas des ministres. «Je ne veux pas de mensonges !», a-t-il lancé. Cette Réplique a fait la Une du quotidien "L'Expression" qui a écrit : « le chef de l'Etat a dit, comme à son habitude, ses "quatre vérités". Il a relevé les avancées constatées sur le terrain, mais a également lourdement insisté sur les faiblesses de l'encadrement de la République ». Le "Soir d'Algérie" remarque, lui, que le président algérien a rappelé que son mandat s'achèvera bientôt. «Il est en effet à se demander si Bouteflika, à travers un tel rappel, n'affiche pas une indisponibilité à poursuivre sa mission à la tête de la magistrature suprême au-delà du mandat qu'il assume actuellement, soit au-delà de 2009», renchérit le quotidien. Ces derniers mois, le débat concernant une réforme constitutionnelle qui devra permettre au président Bouteflika de briguer un troisième mandat a fait couler beaucoup d'encre. Plusieurs journaux ont dénoncé un projet antidémocratique. Le chef de l'Etat devrait annoncer sa décision de réviser la loi fondamentale le 5 juillet prochain à l'occasion d'un discours qu'il prononcera devant les parlementaires des deux Chambres. Devant les walis, le président Bouteflika a profité pour annoncer des mesures concernant des dossiers qui ont alimenté l'actualité en Algérie, notamment celui des salaires. Il a annoncé le déblocage d'une somme de 98 milliards de dinars pour les salaires de la fonction publique. Question de dribbler son gouvernement, mais aussi de prouver que c'est le lui le chef d'équipe, le milieu de terrain, l'attaquant et le gardien tout en étant aussi l'arbitre. Message reçu 5/5 ! Mais la question qui se pose est que faire maintenant face à ce bilan négatif ? Le président Bouteflika affirme avoir la réponse. Sans citer de noms, comme d'habitude, il invite les walis qui ne veulent pas travailler de démissionner. «Travaillez ou partez ! », a-t-il lancé. Et d'ajouter : «celui qui veut assumer ses responsabilités, nous le soutenons et celui qui ne veut pas assumer ses responsabilités qu'il nous le dise en toute franchise, et qu'il parte. Nous avons suffisamment de jeunes qui peuvent assumer des responsabilités». On peut dire que le président Algérien a mis du temps pour se réveiller dans un pays où les émeutes se multiplient et parlent à la place des chiffres et des statistiques.