Jacques Chirac a achevé au Maroc une tournée-éclair au Maghreb, destinée officiellement à gérer l'après 11 septembre auprès des partenaires majeurs sud-méditerranéens de Paris Le président français Jacques Chirac est arrivé samedi soir à Rabat, dernière étape de la brève tournée maghrébine qui l'a mené en Tunisie et en Algérie. Le président français a été accueilli à l'aéroport par SM le Roi Mohammed VI qui etait accompagné de SAR le Prince Moulay Rachid. Le ¨Souverain a offert un dîner familial en l'honneur de M. Chirac. C'est dimanche en fin de matinée que S.M. le Roi a eu des entretiens d'une heure quarante minutes au cabinet royal avec le président Chirac, auxquels a assisté SAR le prince Moulay Rachid. Officiellement, la tournée du président français au Maghreb est consacrée essentiellement à la situation internationale de l'après 11 septembre. Pour la France, il est crucial de sonder les intentions de ses trois partenaires majeurs au Maghreb, au lendemain de ces attentats et de l'intervention dévastatrice des Etats-Unis en Afghanisatan. C'est également l'occasion pour le chef de l'Etat français, qui accueille une communauté maghrébine forte de quelque 440 000 Tunisiens, 800 000 Algériens et 800 000 Marocains, dont la moitié possédant la double nationalité, d'essayer de tempérer quelque peu l'amalgame qui a été fait entre Islam et terrorisme et son concert d'injustices et de dépassements. A quelques encablures des élections présidentielles, Jacques Chirac a joué à fond la carte de l'électorat français d'origine maghrébine, insistant à chacune de ses étapes sur la nécessité de lever ce malentendu. Par ailleurs, S.M. le Roi Mohammed VI en sa qualité de présidant du comité Al-Qods qui regroupe une quinzaine de pays arabo-musulmans, est un interlocuteur privilégié de l'Europe concernant la situation au Proche-orient. Or, depuis les attentats du 11 septembre, la France a souvent marqué sa volonté d'assainir la situation au Proche-Orient dans le cadre des efforts internationaux visant à combattre les causes profondes du terrorisme. Ce périple intervient aussi au moment où des signes de rapprochement se font le jour entre Rabat et Alger, que le président français vient de visiter pour la première fois depuis son élection en 1995, laissant pointer un air d'optimisme sur l'éventuel déblocage de l'Union du Maghreb Arabe. A l'issue de sa visite en Tunisie, Jacques Chirac avait qualifié la mise en marche de l'UMA de « processus inéluctable » pour les pays de la région, ce faisant, il marquait l'importance de l'émergence d'un tel groupement pour l'Europe, dont la France est l'un des pays les plus franchement tournés vers le Maghreb. Sur le plan bilatéral aussi, le Maroc est le premier partenaire de la France dans la région. S.M. le Roi n'avait pas manqué, lors de sa visite officielle en France en mars 2000, de plaider en faveur d'un « partenariat rénové » entre le Maroc et la France. Signe de cette place privilégiée, le président français aura passé plus de temps au Maroc que dans les autres pays maghrébins.