Le Rapport 2006 d'Amnesty international a relevé que le Maroc a renforcé les garanties judiciaires pour prévenir la torture après l'adoption, en octobre dernier par le parlement, d'une loi incriminant le recours à cette pratique. Ce rapport, présenté lors d'une conférence de presse, tenue lundi à Rabat par Amnesty international, section Maroc à l'occasion de la célébration de la journée Internationale de l'ONU de soutien aux victimes de la torture, a également indiqué qu'au niveau de la réforme législative, le Maroc a reconnu les prérogatives de la commission de lutte contre la torture, relevant de l'ONU, et qui l'habilitent à diligenter des enquêtes sur des plaintes émanant de particuliers. Le rapport note par ailleurs que l'Instance Equité et réconciliation (IER), "première commission de la vérité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord", a reçu des informations de 16.000 personnes dont la majorité s'est présentée devant l'Instance pour témoigner des douleurs qu'elles ont endurées, et ce durant sept séances tenues dans autant de régions du Royaume et diffusées en direct sur les chaînes de télévision. Et d'ajouter qu'Amnesty a collaboré avec l'IER, en mettant à sa disposition des documents de son archive dont certains concernaient des cas de disparition et de détention arbitraires. L'IER "s'est particulièrement attelée à identifier les moyens d'indemniser les victimes et a jugé que plus 9.000 personnes méritent d'être indemnisées". Elle a recommandé d'octroyer l'aide nécessaire aux personnes malades et à celles ayant besoin de requalification, à cause des violations qu'elles ont subies. L'IER a également présenté des propositions pour engager des réformes institutionnelles et législatives. Concernant les droits de la femme marocaine, le rapport indique que malgré les amendements apportés par le nouveau Code de la famille, la femme souffre toujours de discrimination, précisant que la révision de la loi sur la nationalité (1958), qui permet aux enfants nés de femme marocaine et de père étranger d'avoir la nationalité marocaine, comme c'est le cas pour le Marocain marié à une étrangère, permettra de remédier à une autre forme de discrimination à l'égard des femmes.