Le musée Hassan a ouvert ses portes le 29 mai à Rabat. Après son inauguration en grande pompe, une question sur le contenu de cet espace reste posée. Le musée ressemble beaucoup plus à une galerie. Lundi 29 mai, le ministre de la Culture, Mohamed Achaari, celui de l'Habitat et de l'Urbanisme Taoufik Hejira et le wali de Rabat, Hassan Amrani, sont venus assister à l'inauguration du musée Hassan. Cet espace se veut dédié à l'art contemporain a élu domicile dans une villa de type andalou situé au quartier Hassan. Cette maison a été reprise par l'association du Musée Hassan présidée par l'architecte Fathya Tahiri et dont le vice-président n'est autre que l'artiste italien Fabrizio Plessi. Ce dernier a inauguré l'espace en installant son exposition intitulée : « Fez Fez ». Des dessins, croquis et installations vidéo retranscrirent le travail de teinture et de la laine dans la ville de Fès. Né en 1940, cet artiste vit et travaille à Venise. Après s'être longtemps consacré à la peinture, il commence à explorer à partir de 1968 de nouveaux moyens d'expressions telles la photographie, la vidéo et autres performances. C'est donc un artiste étranger qui inaugure un musée ayant pour mission selon ses initiateurs « de promouvoir les artistes marocains ». Pour la collection des œuvres permanentes exposées au sein de ce musée regroupe des tableaux des années 70 de certains artistes comme Farid Belkahia, Jilali Gharbaoui, Miloud Labied, Ahmed Yaacoubi et Fouad Bellamine. Selon ce dernier, ces œuvres ont été acquises par l'association du musée. « Ce n'est pas un dépôt d'œuvres, il ne s'agit pas réellement d'une acquisition», déclare Fouad Bellamine. Cela signifie que les œuvres ont été vendues pour faire office de collection permanente. Cependant, l'espace ressemble beaucoup plus à une galerie vu que la collection présentée n'est pas réalisée sur la base d'une chronologie historique de la peinture contemporaine. Les artistes eux-mêmes sont conscients de ce fait. « Un musée requiert des normes scientifiques et exige une expertise» confie un artiste peintre souhaitant garder l'anonymat. Fouad Bellamine, de sa part, conteste le terme musée. « On peut appeler cela musée, mais ce n'en est pas vraiment un ». Est-ce donc une galerie ? « Non plus, une galerie doit avoir une politique d'achat d'œuvres, ce qui n'est pas le cas », ajoute la même source. D'autres expositions seront présentées dans ce lieu. Pour visiter cet espace, le public n'a pas besoin de payer un ticket d'entrée, mais il doit néanmoins prendre rendez-vous.