La dernière foire d'Alger, tenue du 1er au 8 juin 2006, a permis de faire le diagnostic des relations économiques entre le Maroc et l'Algérie. La fermeture des frontières fait le bonheur des contrebandiers. L'informel a été le grand gagnant de la fermeture des frontières entre le Maroc et l'Algérie. C'est, explique le ministre du Commerce extérieur, Mustapha Mechahouri, l'une des conclusions du forum économique maroco-algérien. Tenu le 5 juin 2006 en marge de la Foire d'Alger (du 1er au 8 juin) et, cet événement qui a été présidé par le ministre du Commerce extérieur a réuni beaucoup de monde. Plus de 150 dirigeants d'entreprises des deux pays ont assisté à cette rencontre. Les secteurs du textile, de la pêche, de l'agroalimentaire étaient bien représentés. Les présentations marocaines ont été axées sur les grands investissements structurants, comme le projet du Bouregreg, la Corniche de Casablanca, le programme des villes nouvelles et le monde de la mode et du textile. Parmi les problématiques soulignées, l'informel arrive en première position. Plus de la moitié des échanges entre les deux pays échappent au circuit normal. Le maintien de la fermeture des frontières fait le bonheur des contrebandiers. Quant au circuit organisé, il se résume en deux chiffres : 441 millions de dirhams, chiffre d'affaires des exportations du Maroc vers l'Algérie durant l'année 2005 et, sur l'axe inverse, 2,2 milliards de dirhams. Les Algériens ont acheté principalement du Maroc, des produits finis de consommation, des médicaments, de l'acide phosphorique, des produits alimentaires…. Le Royaume s'est approvisionné du gaz, des produits d'hydrocarbures, des demi-produits, du fer, de l'acier, des produits alimentaires divers et du bois préparé pour l'industrie et des produits chimiques. Parmi les obstacles aux échanges, les barrières non tarifaires viennent en première position. Trop de procédures, des démarches complexes, ajoutées à l'absence des relations bancaires. Les hommes d'affaires des deux pays attendent dans ce cadre la fin des travaux du FMI qui étudie actuellement un projet pour la simplification des procédures douanières entre les cinq pays du Maghreb. Au terme de ces rencontres professionnelles consacrées aux «perspectives d'échanges et de partenariat commerciaux et industriels », il a été beaucoup question du protocole de 1989, un accord économique aujourd'hui aux calendes grecques. La réactivation de ce protocole profiterait à tous les secteurs d'activité dont notamment l'agro-industrie, le textile, habillement et cuir, le BTP, les industries chimiques et parachimiques, les industries mécaniques, métallurgiques, électriques, et électroniques et les NTIC…L'un des grands moments de la foire d'Alger aura été incontestablement le grand défilé de mode du caftan marocain. Plus de 500 invités ont ainsi assisté à une soirée hommage au savoir-faire marocain. Le stand du Maroc, très visité durant tout le salon (le président Bouteflika s'y serait attardé 25 minutes, beaucoup plus que les 5 qui étaient prévues), battait son plein.