Le CDVM vient de demander la suspension de la Sonasid de la cote. Une suite logique du projet d'OPA émanant de la NSI. Grosses manœuvres en vue. Le CDVM vient de demander à la Bourse de Casablanca de suspendre la Sonasid de la cote. Cette décision, attendue par le marché, fait suite au projet d'offre publique d'achat sur les actions de l'opérateur de sidérurgie. En effet, lundi dernier, la Société Nouvelles Sidérurgies Industrielles (NSI) a déposé un projet d'OPA portant sur les actions encore en circulation après la conclusion d'un accord de partenariat stratégique entre Arcelor, SNI et les investisseurs qualifiés, actionnaires de Sonasid. Ces actionnaires qualifiés de Sonasid ont procédé au regroupement de leurs participations respectives dans le capital de Sonasid. Ces différentes parts, une fois réunies, ont été transférées au sein de NSI. Cette dernière holding détient désormais 2. 529 159 actions Sonasid, représentant 64,85% du capital au 31 mai 2006. La SNI, Arcelor et les actionnaires qualifiés, dépassent aussi le seuil des 40% des droits de vote mentionnés dans l'article 18 de la loi 26-03 relative aux OPA sur le marché boursier. Ne reste plus à la NSI que le feu vert du CDVM lequel, en vertu des dispositions de la loi, dispose d'un délai de dix jours ouvrables, à compter de la publication de l'avis de dépôt pour se prononcer sur la recevabilité du projet. Cette reconfiguration remonte au 3 mars 2006, suite à l'accord de partenariat stratégique conclu entre la Société nationale d'investissements (SNI), Arcelor et les actionnaires de référence de la Sonasid. L'accord qui intervenait au milieu du feuilleton entre Mittal et Arcelor a pour but, selon le communiqué émis à l'occasion par l'ONA de consolider et de développer la position de la Sonasid sur le marché national et de la faire bénéficier de transferts de technologies et des compétences du géant européen de l'acier Arcelor dans le secteur des produits longs au carbone. «Les deux partenaires ont également convenu d'étudier ensemble la possibilité pour la Sonasid de constituer une base pour de futurs développements dans la région» apprend-on de l'ONA. Créée par l'Etat en 1974, la Sonasid a vu 62% de son capital cédés en 1997 à un consortium d'investisseurs institutionnels pilotés par la SNI. Rappelons qu'une grande bataille a opposé il y a quelques semaines Arcelor et Mittal. Les deux géants rivaux vont se rencontrer officiellement pour la première fois pour discuter du plan industriel concocté par le numéro un mondial sur le numéro deux. Pour barrer la route à Mittal, l'européen n'a pas hésité à tenter un mariage -contesté par une partie de ses actionnaires- avec le sidérurgiste russe Severstal.. Arcelor a annoncé le 26 mai son alliance avec le Russe Severstal qui détiendrait à terme 38% du capital du sidérurgiste européen. Cette fusion est un moyen de faire échouer l'OPA de Mittal Steel. Arcelor réclamait depuis plusieurs semaines le plan industriel de son rival Mittal Steel, condition indispensable à l'examen de l'OPA améliorée à plus de 25 milliards d'euros annoncée le 19 mai par Mittal. Un Conseil d'admnistration d'Arcelor doit se réunir «dans les prochains jours» pour étudier ce plan industriel, l'offre révisée hostile de Mittal et une lettre d'actionnaires frondeurs qui contestent les conditions d'approbation du mariage Arcelor-Severstal, a rappelé le porte-parole. Depuis la semaine dernière, Arcelor fait face à une rébellion de 29% de ses actionnaires -emmenés par Goldman Sachs, la banque conseil de Mittal- qui lui ont demandé une assemblée générale extraordinaire pour se prononcer sur ce mariage. Ces actionnaires voudraient que les deux tiers de l'actionnariat présent ou représenté lors de cette AG se prononcent sur la fusion. Pour l'heure, le vote sur ce mariage se ferait à la majorité du capital au cours d'une assemblée générale prévue vers le 28 juin.