Ayant marqué une résistance remarquable en 2002, le secteur touristique n'en est pas moins objet aux maux qui font sa faiblesse. Une étude de BMCE Capital en retrace les contours. Lecture. Le tourisme fait toujours les frais du manque de visibilité dont il fait l'objet. C'est ce qui ressort d'une étude élaborée par BMCE Capital. On peut y lire que, pour l'année 2002, l'activité touristique nationale semble avoir bien résisté au contexte de marasme que connaît le secteur au niveau de la zone MENA. En effet, le nombre des arrivées de touristes non résidents a enregistré une quasi-stagnation à près de 4,6 millions de visiteurs. Ce niveau n'en est pas moins remarquable dans le contexte de marasme que connaît ce secteur dans la zone MENA depuis les attentats terroristes du 11 septembre 2001. Mais bien que représentant 15,8 % dans le marché touristique continental, le Maroc n'attire toujours que 0,7 % des arrivées internationales. Entre 1993 et 2002, le nombre de touristes non résidents ayant visité le Maroc s'est inscrit en hausse de 1,0% en rythme annuel moyen. « L'analyse de l'évolution des données du secteur sur les dix dernières années montre une certaine volatilité, vraisemblablement en liaison avec les événements internationaux », précise l'étude. Cet état de fait a poussé les opérateurs du secteur à mieux exploiter la niche des Marocains résidents à l'étranger -MRE-. Ces derniers auraient des comportements quasi-similaires aux touristes étrangers en matières de dépenses et de fréquentations touristiques. La faiblesse la plus importante du secteur réside dans l'insuffisance de l'offre. En effet, sur un peu plus des 1 700 unités hôtelières et para-hôtelières offrant au total près de 217 000 lits que compte le Maroc, seuls 45 % sont des hôtels classés. Le secteur reste fortement dépendant du marché français, qui est passé d'une part de 17% en 1993 à plus de 39 % en 2002. Dans ce contexte, ce sont les hôtels 4 étoiles qui attirent le plus de touristes étrangers, avec en 2002, 41,2% des arrivées totales. Alternative à la baisse de la fréquentation internationale, les nuitées en termes de tourisme interne ont totalisé en 2002 un niveau record de 2,5 millions contre 2,4 millions en 2001. Ce développement reste insuffisant du fait de la faiblesse du pouvoir d'achat dont souffrent les ménages marocains. Ceux-ci réservent, en moyenne, 4,5 % seulement de leur budget aux loisirs dont les voyages. A cela, s'ajoutent bien d'autres dysfonctionnement qui entravent le développement du secteur. A commencer par l'absence d'une véritable stratégie de développement, la déficience de l'organisation touristique, le manque de promotions efficaces, aussi bien des destinations que des produits offerts, le coût très élevé du foncier et le financement onéreux qu'implique l'investissement dans le secteur. La lourdeur des formalités administratives d'accès dues à l'insuffisance des effectifs de police et de douane, le manque de moyens de transport et d'infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires, la faible qualité des prestations au niveau des établissements d'accueil et l'insuffisance d'animation, particulièrement en période de basse saison (doublée de la vétusté d'une partie importante du parc hôtelier national avec absence manifeste d'investissements dans l'entretien, la maintenance et la formation) participent également à cet état des lieux. Afin de dynamiser son secteur touristique, le Maroc a élaboré une stratégie volontariste de développement « Vision 2010 » axée sur le balnéaire, qui se fixe pour objectif de drainer plus de 10 millions de touristes, rappelle l'étude. Le plan Azur, en cours de réalisation, a identifié des stations balnéaires dont l'aménagement et le développement ont été octroyés à des Groupes de renommée internationale. Leur impact réel sur le tourisme n'est encore qu'un vague espoir.