Robert Ménard, le secrétaire général de Reporters sans frontières, se trouve en "mission de prospection" au Maroc. Pour la première fois, il rencontre des responsables gouvernementaux. Interdit de séjour dans une bonne partie des pays du monde, Robert Ménard, secrétaire général de l'ONG Reporters sans frontières (RSF), se trouve au Maroc pour une "mission de prospection" de plusieurs jours pour en savoir plus sur l'évolution générale du pays, mais essentiellement sur les derniers développements en ce qui concerne la presse. Pour la première fois, Robert Ménard, qui avait jusqu'ici la dent dure contre le Maroc et ses autorités, semble revenir à de meilleurs sentiments envers ses dernières. Le nouveau Ménard est allé à la rencontre des responsables gouvernementaux pour mieux cerner la réalité d'un pays qui évolue, presse et médias compris. Une réalité qu'il paraîssait ne pas bien saisir naguère. Ainsi, au ministère de la Communication, l'on apprend que le patron de RSF a eu une longue rencontre avec Mohamed Nabil Benabdallah, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. Ce dernier a fait un exposé consacré à la liberté d'expression au Maroc, à la presse et aux chantiers de réforme du secteur. Pêle-mêle, il aura été question des Assises nationales de la presse, de la refonte du Code de la presse (en chantier), de l'institutionnalisation de la déontologie du métier et de l'évolution démocratique en général au Maroc. Le ministre de la Communication, selon nos sources, a évoqué, au cas par cas, toutes les affaires portées devant la justice et concernant la presse marocaine, mais aussi les raisons qui ont poussé les autorités marocaines à interdire la distribution de journaux étrangers sur le territoire national. Robert Ménard a eu droit également à de longues explications sur les lois marocaines en la matière avant de se voir réaffirmer que le choix du Maroc est irréversible en matière de suprématie de la loi. Nabil Benabdallah a conclu en affirmant que le Maroc resterait à l'écoute de toutes les critiques. Robert Ménard a salué l'opportunité d'une telle rencontre qui lui permettra, ainsi qu'à son association, de mieux connaître la réalité du Maroc et de sa presse. Selon nos sources, il a déclaré que les critiques formulées par son ONG n'allaient pas sans une réelle appréciation des efforts fournis par le Maroc. Robert Ménard s'est dit content du climat d'ouverture du Maroc, chose, dit-il, assez rare dans un pays du même niveau de développement que le Royaume (la Tunisie par exemple !). Le patron de RSF, après son entrevue avec le ministre de la Communication, était attendu par les responsables du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) pour un déjeuner de travail au cours duquel il devait recueillir les appréciations du syndicat des journalistes. Il devait également rencontrer des professionnels nationaux des médias et de la presse et éventuellement d'autres officiels marocains. Pour terminer son séjour au Royaume, le patron de RSF donne une conférence, ce jeudi 6 avril 2006 à Casablanca, sur "L'état de la liberté de presse au Maroc".