Le français Alcatel fusionne avec l'américain Lucent Technologies. Le nouveau groupe sera détenu à 60 % par les actionnaires d'Alcatel et à 40 % par ceux de Lucent et aura son siège à Paris. Les groupes français Alcatel et américain Lucent Technologies, spécialisés dans les équipements de télécommunications, ont annoncé lundi les modalités précises de leur fusion, donnant naissance à un des leaders mondiaux dans le domaine des infrastructures de télécommunications. Le principal objectif de cette fusion est de générer une croissance significative des revenus et des résultats, en tirant partie des opportunités de marché dans les réseaux, services et applications de nouvelle génération. "L'ensemble va constituer un superbe groupe, qui sera leader mondial dans les technologies de l'information. C'est un enjeu magnifique", a souligné le patron d'Alcatel, Serge Stchuruka, dans un entretien au journal "Le Monde" à paraître mardi, estimant que cet ensemble "va réaliser un tiers de son chiffre d'affaires aux Etats-unis, un tiers en Europe et un tiers dans le reste du monde, ce qui permettra de mieux gérer les cycles économiques locaux". La société issue de la fusion entre Alcatel et Lucent, dont le nom reste à déterminer, affichera ainsi une capitalisation boursière d'environ 30 milliards d'euros et réalisera un chiffre d'affaires d'environ 21 milliards d'euros, précisent les deux groupes. Le nouveau groupe sera détenu à 60 % par les actionnaires d'Alcatel et à 40 % par ceux de Lucent et aura son siège à Paris. Il sera dirigé par Patricia Russo, actuelle directrice générale de Lucent. Serge Tchuruk, le P-DG d'Alcatel, en sera le président non exécutif. Concrètement, les actionnaires de Lucent recevront en échange de chaque action détenue 0,1952 ADS (American Depositary Share) d'Alcatel, chaque ADS représentant une action ordinaire d'Alcatel. La société sera cotée à New York et Paris. Les deux groupes annoncent 1,4 milliard d'euros de synergies par an en année pleine au bout de trois ans, qui devraient se traduire par la réduction d'environ 10% de l'effectif global qui était de 88.000 salariés au 31 décembre 2005.