Le troisième Festival international de la magie de Marrakech a pris fin dimanche 19 mars. Le directeur de ce festival, le magicien Baby Dahan, fait le point. ALM : Le Festival international de la magie de Marrakech vient de se terminer. Quel bilan faites-vous de cette troisième édition ? Baby Dahan : Le festival s'est terminé sur une note optimiste. Le théâtre Royal, lieu où il y avait cinq spectacles par jour, a fait salle comble dimanche. Nous avons reçu tous les enfants des orphelinats et des différentes associations de la ville qui ont assisté gratuitement aux spectacles. Ils étaient tous fascinés par les tours de magie accomplis sous leurs yeux. Cet espace a supporté pendant toute la durée du festival 1800 spectateurs chaque jour, alors que sa capacité est de 1500. Justement, on a remarqué que les enfants constituaient l'essentiel du public. Comment expliquez-vous cela ? C'est vrai que parmi les 1800 personnes au théâtre Royal, on comptait peut-être 200 adultes. Mais à travers ce festival, notre ambition était d'être ouvert toutes les classes sociales. Nous avons voulu le rendre populaire d'où l'idée de la gratuité de certains spectacles. Je ne pense pas personnellement que les adultes sont moins intéressés par les spectacles de magie, bien au contraire. Pourquoi le "Douar Magic" a été supprimé de l'organisation de cette troisième édition ? Nous avons tout simplement voulu changer de lieux de spectacles. Le “Douar Magic“ a abrité le festival pendant deux ans et il était temps de trouver un autre espace à l'air libre pour organiser les spectacles. C'est là qu'on a pensé à Jamaâ El Fnaa et ça a réussi. La police nous a fait état de la présence de près de 8000 spectateurs le premier soir du 16 mars. Y a-t-il eu des incidents à Jamaâ El Fnaaa ? À ma connaissance, il n'y a eu aucun incident. Néanmoins, je dois dire que j'ai eu personnellement peur en voyant tellement de gens sur la place. Nous avons dû faire appel à plus de renforts pour stabiliser la situation et pour éviter justement des accrochages et des dégâts. Comment pensez-vous pérenniser installer le concept de ce festival ? Lorsque nous avons lancé ce festival au départ, nous avions eu plusieurs problèmes. Des problèmes qui se sont répercutés sur l'organisation. Nous sommes conscients que cet événement est encore un “bébé“ et qu'il doit encore pousser petit à petit. Avec l'aide des sponsors, nous avons pu améliorer la qualité des spectacles produits. Cette année, le budget a été augmenté et a atteint deux millions DH. C'était un fait nécessaire, puisque les artistes invités ont la contrainte du matériel. Les frais de douane coûtent cher. Un kilo de fret coûte 14 euros aller-retour, et certains magiciens ont jusqu'a 300 à 400 kg, cela donne des sommes importantes. Pour l'année prochaine, nous voulons faire de la magie de proximité en organisant ce qu'on appelle des “close-up“. Nous comptons également lancer une sorte de caravane magique ambulante et nous rendre dans la périphérie de Marrakech.