Le Tchad a annoncé le retrait de sa reconnaissance de la RASD. La dernière tournée royale en Afrique et le rôle du président du Congo-Brazzaville ne sont certainement pas étrangers à ce nouveau revers des mercenaires. Le Tchad se joint aux pays ayant décidé de retirer leur reconnaissance de la pseudo-RASD de Mohamed Abdelaziz. L'annonce du retrait de la reconnaissance de la république chimérique du Polisario par N'Djamena a été faite à Agadir, le vendredi 17 mars 2006, par Ahmad Allami, ministre des Affaires étrangères et de l'Intégration africaine. Le responsable tchadien venait d'avoir des entretiens avec Sa Majesté le Roi Mohammed VI au palais royal d'Agadir. Pour le chef de la diplomatie tchadienne, N'Djamena apporte ainsi sa contribution aux efforts des Nations Unies pour déboucher sur "une solution politique, définitive, mutuellement acceptable à ce différend régional, dans le respect de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc". La dernière visite de Sa Majesté le Roi dans plusieurs pays d'Afrique n'est pas étrangère à la décision du Tchad. Lors de la tournée du Souverain dans plusieurs pays africains, fin février 2006, deux chefs d'Etat en particulier ont plaidé pour un retour du Maroc dans le giron de l'U.A (Union Africaine), organisation que le Royaume avait quittée pour protester contre l'intégration en son sein de la pseudo-RASD. Il s'agit des présidents gambien et congolais qui avaient affirmé que l'Afrique ne pourrait prétendre au renforcement d'une réelle coopération Sud-Sud tant que le Maroc reste en dehors de l'U.A. Il se trouve également que l'un des défenseurs du retour du Maroc au sein de l'U.A n'est autre que Denis Sassou Nguesso, président du Congo qui assure actuellement la présidence de l'U.A. Il se trouve aussi que ce dernier, contesté par ses voisins soudanais, est connu pour ses excellentes relations avec Idriss Déby, président du Tchad. Ce dernier pays, qui avait reconnu la RASD en juillet 1980, était réputé pour sa contribution aux efforts de guerre des mercenaires du Polisario dont il était l'un des principaux soutiens. Idriss Déby, qui l'a échappé belle la semaine dernière avec la mise en échec d'une tentative de coup d'Etat où les putschistes envisageaient de s'en prendre à son avion de retour de la Guinée-Equatoriale, ajoute à son actif une sage décision avant les élections présidentielles du 3 mai 2006. Avec le retrait de la reconnaissance de la RASD par N'Djamena, c'est encore l'Union Africaine qui se retrouve dans l'embarras et dans une délicate situation. Cette organisation devra gérer une énorme contradiction: elle continue en effet à reconnaître une entité qui n'est plus reconnue par la majorité des pays membres. La RASD et l'Afrique Sur le continent africain, plus de la moitié des pays ne reconnaissent pas ou ont retiré leur reconnaissance à la pseudo-RASD. Ceux qui continuent à le faire se recrutent plutôt dans la catégorie des pays africains anglophones comme le Botswana, la Namibie ou le Mozambique. Outre l'Algérie, l'Afrique du Sud continue d'influencer les décisions de plusieurs pays de la région quant au Sahara marocain. Il suffit à ce titre de rappeler le navrant "argumentaire" développé par le Kenya au moment où son gouvernement avait décidé de reconnaître la république fantomatique de Mohamed Abdelaziz.Nairobi affirmait avoir décidé de nouer des relations diplomatiques, «pour la première fois », avec la RASD car cette dernière « est reconnue par l'UA » !