La décision des autorités locales de procéder à la fermeture d'une importante exploitation de sable côtier et marin sur la plage Houara (20 km au sud de Tanger), pour des raisons liées à la protection de l'environnement, n'a pas manqué de soulever un tollé de la part des exploitants directs de ce matériau. La décision de fermeture définitive du site Houara, une plage d'une étendue de 4 km, invoque une exploitation excessive des sables mettant en péril l'équilibre de l'écosystème de cette zone côtière. Les autorités en charge de ce dossier, déplorent un épuisement du stock sédimentaire littoral, la réduction des apports terrigènes et la surélévation du niveau de la mer. Une situation de grave dégradation de l'environnement résultant d'une exploitation abusive du sable marin depuis près de 18 ans. Une situation qui ne peut qu'empirer avec la forte demande de ce matériau par le secteur du BTP qui connaît une grande dynamique dans la région durant ces dernières années. En effet les dunes et les plages du littoral de la région Tanger-Tétouan sont les principaux gisements qui répondent aux besoins d'approvisionnement du marché du bâtiment en plein expansion dans la région. A cela s'ajoute les besoins colossaux en ce matériau par les grands projets en cours de réalisation, à savoir le port Tanger-Med, la liaison autoroutière et ferroviaire Tanger-Port, la rocade Tanger-Sebta et l'autoroute F'nideq Tétouan. Lors d'une visite organisée mardi pour la presse sur ce site côtier, le directeur régional de l'équipement M. Hassan Bakhti relève que ''la situation est désormais critique et la décision de fermeture du site intervient pour mettre un terme à cette surexploitation en vue de préserver l'environnement dans cette zone qui s'apprête à accueillir de grands projets touristiques''. Et d'ajouter également qu'outre l'impact sur l'environnement, l'utilisation du sable marin sans traitement préalable dans le bâtiment est particulièrement dangereuse. Des études ont démontré qu'en raison de sa haute teneur en sel, le sable marin affecte sérieusement la solidité des ouvrages en béton, a-t-il expliqué, affirmant que le sable des carrières de concassage constitue une meilleure alternative puisque la seule préfecture Tanger-Asilah compte près de 67 sites. La décision de fermeture du site Houara a été prise de commun accord entre la direction régionale de l'équipement, les services régionaux relevant du département de l'aménagement du territoire, de l'eau et de l'environnement, les autorités locales et la commune urbaine, a-t-il dit. La décision, qui a pris effet le 2 mars courant, a pris de court la nombreuse main d'oeuvre qui s'active dans ce secteur en plus des centaines de camionneurs qui assurent le transport du sable vers les chantiers.