Le quotidien espagnol "El Pais" a annoncé dans son édition de mardi qu'au moins un demi million de subsahariens sont concentrés actuellement en Mauritanie dans l'attente de la traversée de l'Atlantique vers l'archipel espagnol des Canaries. Inquiétant. Les derniers chiffres des candidats à l'émigration clandestine massés en Mauritanie sont alarmants. Le journal espagnol qui estimait, la semaine dernière seulement, le nombre de ces immigrés clandestins entre 10.000 et 15.000 personnes, avance ce nouveau chiffre d'un demi million sur la base d estimations de sources gouvernementales, diplomatiques et d'organisations internationales basées à Nouakchott. Ces subsahariens se trouvent en situation irrégulière et transitoire dans l'attente de réunir les 1000 euros, nécessaires pour la traversée, en travaillant dans l'économie informelle, indique l'envoyé spécial d'El Pais en Mauritanie. Jusqu'au début de l'année dernière, le territoire mauritanien était utilisé par les subsahariens pour passer à Laâyoune avec l'aide de passeurs et de trafiquants qui les faisaient traverser le mur de défense marocain au Sahara en soudoyant les militaires marocains et en corrompant les gendarmes chargés de la surveillance des côtes, affirme "El Pais". Mais depuis le renforcement des contrôles marocains à la suite des assauts contre Sebta et Melilia, aucun immigré clandestin ne se hasarde à mettre les pieds sur une parcelle de territoire contrôlé par le Maroc. D'où ce nouveau afflux vers la Mauritanie, en provenance du Mali, de citoyens de la Gambie, de la Guinée Bissau, de la Guinée Conakry, du Sierra Léone et du Sénégal qui traversent le fleuve Sénégal et le désert mauritanien vers Nouadhibou, port de départ des pirogues vers les Canaries.