Les salariés de Goodyear attendent toujours une réponse à leurs propositions censées mettre fin à leur calvaire. En effet, le plan de restructuration de cette entreprise prévoit le licenciement de 150 ouvriers. À Goodyear, le conflit entre les salariés et la direction s'enlise et s'éternise. Les 150 ouvriers concernés par le plan de licenciement de cette entreprise attendent toujours une «solution équitable» à leurs problèmes. Voulant mettre fin à ce conflit qui dure depuis plus d'une année, les ouvriers viennent d'émettre une proposition. «Nous venons d'apprendre que l'enveloppe budgétaire consacrée à ce plan de licenciement ne dépasse guère les 26.000.000 DH, sachant que la direction de Goodyear prétend perdre mensuellement 10.000.000 DH. Et ce depuis le 17 décembre 2004. «Pour ces 150 ouvriers, nous estimons le coût du plan social à seulement 40.000.000 DH», explique Mustapha Louahi, secrétaire général du syndicat des employés de Goodyear affilié à l'Union marocaine du travail (UMT). Et d'ajouter : «la direction de Goodyear gagnera donc à régler ce problème dans les plus brefs délais au lieu de laisser le problème s'aggraver. Ses responsables parlent de pertes mensuelles alors qu'ils auraient mieux fait de nous accorder des indemnités de départs. Dans ce cas, les deux parties seront gagnantes ! ». Par ailleurs, l'activité a repris à l'usine de Goodyear de Aïn Sebaâ en janvier dernier. Un plan de roulement des équipes a été mis en place dans cette unité de fabrication de pneumatique qui a vu sa production baisser au fil des ans. « Travailler une semaine sur trois dans une usine qui tourne depuis plusieurs mois au ralenti n'est pas une situation facile à gérer, ni sur le plan matériel ni sur le plan psychologique», a déclaré à ALM l'un des ouvriers concernés par ce plan de restructuration. Depuis l'annonce de ce plan de restructuration, le syndicat des employés de Goodyear a multiplié les contacts avec les responsables. Au mois de novembre dernier, ce syndicat avait adressé une lettre au Premier ministre, au ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle, au ministère de la Justice ainsi qu'à la wilaya de Casablanca. Dans ces lettres, les ouvriers ont sollicité une intervention rapide des autorités pour régler cette affaire. «Depuis, nous avons tenu près de 14 réunions avec plusieurs responsables. Nos demandes sont légitimes, c'est pour cela que nous voulons que la direction accélère le rythme du traitement de nos dossiers en respectant la loi en vigueur», tient à préciser Mustapha Louahi. Des sources proches du dossier annoncent que cette unité de Goodyear veut désormais se spécialiser dans la distribution. Il faut signaler que les professionnels marocains du secteur se plaignent de la contrebande qui tire le secteur vers le bas. En plus de ce fléau, d'autres pratiques portent un coup dur à cette industrie comme la floraison de ces commerces informels spécialisés dans la vente des pneus rechapés.