Le Maroc enregistre chaque année entre 35.000 et 50.000 nouveaux cas de cancer, estime une étude de l'Association Lalla Salma de Lutte contre le Cancer, citant les estimations du Centre International de Recherche sur le Cancer. Les membres de cette Association présidée par SAR la Princesse Lalla Salma, qui présentaient mardi soir lors d'une conférence de presse à Casablanca, les résultats de la première étude sur cette maladie au Maroc, réalisée sur un échantillon de 400 personnes des deux sexes, âgées entre 25 et 65 ans, ont indiqué que cette étude s'est déroulée dans 3 localités urbaines (Casablanca, Fès, Beni Mellal) et 3 localités rurales Aïn harouda et Sidi Ichou (Casa), Douar Skhinat (Fès), Oulad Zidouh (Beni Mellal). Il ressort de l'étude, réalisée par le cabinet Argos, que 77 % des personnes interrogées estiment que le cancer du poumon est dû au tabac, 65 % pensent que le cancer du sein est dû à l'arrêt brusque de l'allaitement, 63 % estiment que le cancer est dû au manque d'hygiène, 59 pc par le bain durant la période de menstruation, 52 % par le stress et 45 % par les microbes. Pour les chances de guérison de la maladie, 54 % des personnes interrogées considèrent que les chances sont faibles à très faibles et 67 % pensent que ces chances dépendent des moyens financiers. Pour leur perception des moyens de traitement de la maladie, l'étude constate une large crédibilité aux moyens de traitement traditionnels, puisque 53 % des personnes questionnées estiment que le cancer peut être traité par des préparations à base de miel et plantes, 51 % par l'eau de Zem Zem, 33 % par des piqûres d'abeilles, 14 pc par la visite aux marabouts et 8 % par le guérisseur. Quelque 67 % considèrent que le coût de la médecine moderne est la raison principale qui pousse les malades à recourir à la médecine traditionnelle. En ce qui concerne les freins à l'adhésion au traitement médical, l'étude révèle que ces freins sont, selon les médecins, d'ordre culturel, objectifs ou dus au manque d'information du malade. Dans la plupart des cas, le patient emprunte les circuits de la médecine traditionnelle avant d'envisager le traitement médical. Les freins objectifs sont dus à la faiblesse des moyens matériels, la non disponibilité des moyens de transport et d'hébergement dans les villes disposant de centres de traitement. Dans ces conclusions, l'étude estime nécessaire l'amélioration du corps médical (incitation au développement du diagnostic chez les généralistes, attitude de révélation de la vérité avec le malade, écoute et humanisme à développer). L'étude préconise également le renforcement des campagnes de sensibilisation pour le diagnostic précoce et le traitement approprié. L'Association Lalla Salma de Lutte contre le Cancer envisage des actions dans ce sens dans les semaines à venir, ont souligné ses membres lors de cette rencontre. Ils ont par ailleurs rappelé les missions de leur institution qui s'expriment à travers quatre domaines d'intervention: L'aide aux malades et à leurs familles, et notamment l'amélioration de la qualité de vie des citoyens atteints de cancer et celle de leurs proches, l'information et la prévention, le soutien au corps médical et la recherche clinique et opérationnelle, l'aide et l'assistance à la création de centres d'oncologie et à leur équipement. Ces missions se concrétisent par de nombreuses actions qui sont progressivement mises en oeuvre par l'Association, ont-ils précisé. Une des actions, ont-t-ils insisté, vise l'information et la prévention, avec un premier objectif: changer la perception de la maladie au sein de la population. Ce travail passera par le déploiement d'une politique d'information visant tous les publics, avec des moyens adaptés à tous (messages télévisés, messages radio, dépliants, brochures, affiches).