Les titulaires du doctorat français ont décidé de reporter le sit-in prévu ce mardi à Rabat en signe de bonne foi. Ils affirment attendre les résultats d'une réunion avec le ministre de tutelle, Habib El Malki, pour la levée d'un préjudice vieux de plus de 20 ans. Le ministre de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur, Habib El Malki, honorera-t-il les engagements de son prédécesseur Khalid Alioua pour résoudre les problèmes des titulaires du Doctorat français? L'ex-titulaire du département de l'Enseignement supérieur s'était engagé, en 2004 et à deux reprises, à définitivement résoudre le problème d'équivalence du Doctorat français qui dure depuis plus de vingt ans. Aujourd'hui encore, c'est la revendication que font ressortir les 1.797 enseignants-chercheurs titulaires de ce diplôme reconnu partout dans le monde sauf au Maroc. Réunis au sein de l'AMECLUF (Association marocaine des enseignants-chercheurs lauréats des universités françaises), ces derniers viennent d'annoncer le report d'un sit-in prévu initialement pour ce 7 mars 2006. Selon Mohamed Mahassine, président de l'AMECLUF, ce report intervient en signe "de bonne foi et de confiance". Il fait allusion à la réunion prévue, le 9 mars 2006, avec Habib El Malki, ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la Recherche scientifique. "Nous attendons de M. El Malki d'honorer les engagements de ses prédécesseurs pour la levée d'un préjudice qui n'a que trop duré et ce conformément à nos revendications", affirme Mohamed Mahassine. L'AMECLUF, tout en reportant son sit-in de ce mardi affirme qu'elle décidera de la position à adopter selon les résultats de la réunion de jeudi 9 mars. L'équivalence du doctorat français est un éternel problème. Une commission mixte avait été instaurée pour essayer de trouver une solution. Présidée par Taïb Chkili, elle sera dissoute après quinze mois d'infructueux travaux. Pour Mohamed Mahassine, la proposition de Taïb Chkili, formulée en février 2005 ne pourrait faire figure de solution acceptable à ce dossier. Et ce pour la simple raison que cette "demi-solution" prévoyait qu'un professeur assistant accède au grade de professeur habilité. Pour l'AMECLUF, comme pour la SNESUP (Syndicat national de l'enseignement supérieur), cette option ne résout pas le problème puisque n'impliquant pas d'acquis réels pour les enseignants concernés alors que l'équivalence signifie le reversement au grade de professeur de l'enseignement supérieur. Lésés, les concernés, selon le statut de 1975, sont recrutés en tant que maîtres de conférence avant de pouvoir prétendre, quatre années plus tard, au grade de professeur de l'enseignement supérieur. Sauf qu'à ce stade surgit l'éternel problème de l'équivalence. Pour l'AMECLUF, il s'agit d'une grave violation de la part de l'Etat, puisque le problème de l'équivalence doit être résolu avant le recrutement. La situation actuelle signifie que les titulaires du Doctorat français, assimilé à un D.E.S (diplôme des études supérieures), n'ont le droit ni de superviser une USF, ni celui de diriger des thèses et moins celui de postuler pour un poste de doyen. Le Doctorat français n'est pas reconnu comme équivalent au Doctorat d'Etat marocain contrairement aux PH.D américain, canadien et anglais ou au Doctorat belge. A titre anecdotique, un Doctorat en littérature française obtenu en France n'est pas déclaré équivalent au Doctorat d'Etat marocain obtenu dans la même discipline.