Ahmed Maher, ministre égyptien des Affaires étrangères, a été conspué et agressé à coups de chaussures lundi sur l'esplanade des Mosquées, à Al-Qods. Souffrant de problèmes respiratoires, il a été admis dans un hôpital israélien. Le chef de la diplomatie égyptienne, qui effectuait une visite en Israël pour tenter de relancer le processus de paix, a été agressé par un groupe de fidèles palestiniens sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Dans le même temps, cinq Palestiniens et deux officiers israéliens ont été tués dans la bande de Gaza lors d'un échange de tirs, selon la télévision publique israélienne. Plusieurs maisons palestiniennes ont été endommagées lors de l'opération israélienne, toujours en cours à Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza. Une quarantaine de véhicules blindés ainsi que des hélicoptères participent à cette agression. Un responsable israélien a soutenu que cette agression visait à détruire des tunnels reliant Gaza à l'Egypte utilisés pour la contrebande d'armes. Les Israéliens estiment qu'en dépit du récent réchauffement des relations politiques, le Caire «pourrait faire plus pour empêcher ce trafic». L'Egypte, dont le ministre des Affaires étrangères a été pris à partie par un groupe de fidèles qui a d'abord tenté de prendre M. Maher à partie, mais en a été empêché par les agents de sécurité qui accompagnaient le ministre. Ces fidèles ont ensuite lancé des chaussures vers lui, le conspuant et le traitant de « ministre des Affaires étrangères d'un pays traître », selon les témoins. L'Égypte et Israël sont liés par un traité de paix depuis 1979. Des témoins ont affirmé que les assaillants seraient des activistes du Parti de la libération islamique (Hizb al-Tahrir). Ces activistes, une vingtaine au total, attendaient M. Maher sur l'esplanade, à l'entrée de la mosquée al-Aqsa, où il devait prier. Le Parti de la libération islamique a pour objectif de placer sous le règne d'un seul État islamique toutes les nations musulmanes. Ce mouvement s'est notamment développé en Égypte, où il avait été réprimé après une tentative de coup d'État au milieu des années 1970. L'Autorité palestinienne a « fermement » condamné l'agression. « Nous condamnons ce genre d'actes avec la plus grande fermeté surtout que la visite de M. Maher visait à soutenir notre peuple et à faire cesser l'agression israélienne », a affirmé le ministre palestinien chargé des négociations, Saëb Erakat. À l'issue de sa rencontre avec Sharon, Maher avait affirmé que celui-ci s'était engagé à éviter toute action susceptible de compromettre une éventuelle trêve dans les attaques anti-israéliennes, actuellement négociée par les groupes palestiniens sous les auspices de l'Égypte, et s'était dit optimiste sur les chances de parvenir à une telle trêve. Il a par ailleurs souligné que Sharon lui avaient affirmé qu'Israël était toujours engagé à appliquer la «feuille de route», en dépit des menaces du Premier ministre israélien de recourir à des « mesures unilatérales » si ce plan de paix international devait rester lettre morte. Par ailleurs, le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin a rappelé hier que «Yasser Arafat était élu par les Palestiniens», en réponse aux propos du président américain affirmant qu'il fallait se «débarrasser» de M. Arafat. «Il est le représentant élu du peuple palestinien», a souligné le ministre sur la radio publique France-Inter. Enfin, les militaires israéliens qui refusent de servir dans les territoires palestiniens occupés doivent passer en Cour martiale, a dit le vice-ministre israélien de la Défense, Zeev Boïm. «Ils doivent être privés de leur uniforme et passer en jugement pour désobéissance et rébellion, peu importe l'unité dans laquelle ils servent», a-t-il affirmé à la radio publique israélienne. Selon lui, les arguments des contestataires sont totalement irrecevables et procèdent d'une campagne menée par la gauche israélienne. De nombreux dirigeants israéliens sont issus des unités d'élite, notamment les ex-Premiers ministres travailliste Ehud Barak et du Likoud Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Shaoul Mofaz, le chef d'état-major Moshé Yaalon, le chef du Shin Beth (service de sécurité intérieure) Avi Dichter, l'ex-chef du Mossad (service de renseignements) Danny Yatom.