Selon la direction de la Protection civile, la majorité des entreprises ne disposent pas de plan opérationnel interne de secours. Et près de la moitié des unités industrielles et des établissements publics n'est pas préparée à affronter des accidents imprévus et à entreprendre des opérations internes de secours. Les ménages marocains ne sont pas préparés à faire face et à gérer des situations d'urgence et de catastrophe. Au plan national, quelque 262.550 accidents ou situations d'urgence ont été enregistrés au cours de l'année 2005, entraînant une intervention immédiate des services de la protection civile. Ces interventions ont porté principalement sur la rescousse de personnes en danger (108.478), des accidents de la route (59.144), des cas d'agression, d'incendies et d'asphyxies (37.900) ainsi que d'autres situations d'urgence. Sur le terrain, les interventions de la protection civile connaissent une augmentation annuelle de 17.000 interventions. Face à cette situation, les parties concernées ont mis au point une stratégie volontariste dont le lancement coïncidera avec la célébration de la Journée mondiale de la protection civile (1er mars). Cette stratégie se propose de vulgariser les notions de protection et de secours et de développer la culture de prévention, en ciblant particulièrement les écoles et le grand public. Pour cette année, la Direction de la protection civile relevant du ministère de l'Intérieur prévoit l'organisation d'un programme varié dans les différentes régions du royaume qui revêtiront la forme de journées "Portes Ouvertes". A cette occasion, il sera procédé à la présentation des équipements et matériels de secours, à l'exécution de man uvres et de démonstrations en matière de secours, de sauvetage et d'extinction des incendies, à l'animation de séances de sensibilisation des citoyens aux différents risques et à la distribution d'affiches et de dépliants y afférents. Les politiques mises en place par la majorité des pays pour lutter contre les catastrophes naturelles et autres risques n'ont pas toujours abouti aux résultats escomptés en raison de la multiplicité des intervenants publics et privés dont les missions se chevauchent et parfois se contredisent, relève par ailleurs le secrétaire général de l'Organisation internationale de Protection civile (OIPC). Dans la déclaration de Genève adoptée en 2000, les ministres de tutelle et les directeurs généraux de la protection civile, de la défense civile, de la sécurité civile et de la gestion des situations d'urgence avaient invité la communauté internationale à conjuguer les efforts dans ce domaine et à les rendre plus efficaces. La déclaration de Genève avait également souligné l'engagement des ministres d'intensifier la coopération entre leurs structures nationales de protection civile, de défense civile, de sécurité civile et de gestion des situations d'urgence par l'intermédiaire de l'OIPC, tant en matière de prévention que de préparation et d'intervention face aux catastrophes et accidents. Pour leur part, les participants à la 11ème conférence mondiale de la protection civile (26-28 octobre 1998 à Pékin) avaient, entre autres, souligné la nécessité de développer et de renforcer la coopération internationale en matière de gestion des situations d'urgence et de protection civile. Dans la déclaration de Pékin, les participants avaient aussi affirmé leur engagement à promouvoir le plan d'action mondial pour le développement des structures de protection civile auprès des Etats et de toutes les organisations nationales et internationales, gouvernementales et non gouvernementales concernées. Lors de la réunion de Amman en avril 1994, les pays membres avaient affirmé que dans la gestion des mesures d'urgence et la lutte contre les catastrophes de toute nature, la priorité doit être accordée aux mesures de prévention et de préparation de nature à réduire le nombre et les conséquences des catastrophes ainsi que la nécessité de recourir à des opérations d'assistance et de secours. Ils ont également souligné que la responsabilité de la protection civile incombe d'abord aux Etats, que les risques et les conséquences des catastrophes ne sont pas limités aux frontières nationales et que leur prévention dépend, dans une large mesure, de la coopération entre les Etats. Par Abdallah Chahboune MAP