Dès l'ouverture de son procès, Zacarias Moussaoui a revendiqué son appartenance au réseau Al-qaïda et a dénoncé un «cirque» judiciaire. Dernier coup d'éclat pour l'unique inculpé dans les attentats du 11 septembre 2001. Zacarias Moussaoui revendique haut et fort son appartenance au réseau Al-qaïda. Lors de l'ouverture de son procès lundi, 6 février 2006, devant le tribunal américain chargé de déterminer sa peine pour son rôle dans les attentats du 11 septembre 2001, le prévenu a dénoncé un «cirque» judiciaire. Il a même “répudié“ ses avocats. «Je veux être entendu !», a-t-il lancé. «Ces gens ne me représentent pas» a-t-il dit en montrant ses avocats. «M.Moussaoui, asseyez-vous. Le moment n'est pas venu pour vous de vous exprimer», lui a répondu la juge. Mais Moussaoui n'a pas obtempéré. «J'ai dit depuis quatre ans... que je ne veux pas être représenté par Zerkin, MacMahon, Yamamoto et Duhnam (avocats de la défense)». «Je ne veux pas qu'ils me représentent. Je suis membre d'Al-Qaïda. Ils sont Américains. Ce sont mes ennemis. Ceci est un cirque judiciaire», a-t-il. affirmé. La juge Leonie Brinkema a alors ordonné l'expulsion de l'accusé du prétoire. L'audience de lundi marque le début du processus de sélection des jurés pour ce procès, qui, après la reconnaissance de culpabilité, ne portera que sur sa peine : prison à vie ou peine de mort. Cinq cents personnes tirées au sort sur les listes électorales de Virginie étaient convoquées par groupes pour remplir un questionnaire d'une quarantaine de pages. «Ce questionnaire a pour but d'obtenir des informations sur votre profil», pouvait-on lire en première page. «Le but de ces questions est de déterminer si les jurés potentiels peuvent se prononcer de manière neutre sur cette affaire». «Si vous avez des questions sur ce que vous venez de voir, vous devriez l'indiquer dans le questionnaire», a aussi dit la juge à l'assistance, après l'incident provoqué par l'accusé. Elle a expliqué aux jurés qu'ils devraient tenter de rester éloignés des journalistes, pour ne pas être influencés, pendant le processus de sélection et les audiences. La mère de Zacarias Moussaoui, Aïcha El-Wafi, qui n'assistera au procès qu'à partir du 6 mars, crie l'innocence de son fils. Elle estime, d'ailleurs, que celui-ci n'est qu'un «bouc-émissaire» aux yeux des autorités américaines. «Zacarias est un coupable idéal, parce qu'il est pauvre, instruit et arabe», a-t-elle affirmé aux médias. «Mon fils a compris qu'il n'y a pas de solution, que le procureur américain veut un coupable,» a-t-elle ajouté. Zacarias Moussaoui a déjà signé des aveux. Les jurés ne devront se prononcer que sur la sentence : peine de mort ou prison à vie. Le procureur jouera la carte de l'émotion en invoquant à la barre plusieurs familles des victimes du 11 septembre. Les avocats de la défense, eux, n'auront d'autre choix que plaider la démence ou encore la schizophrénie. Moussaoui, parcours d'un personnage Ambigu Français d'origine marocaine, inculpé aux Etats-Unis dans le cadre de l'enquête sur les attentats du 11 septembre 2001. Il est sous le coup de six chefs d'inculpation, dont quatre passibles de la peine de mort, en relation avec les attentats perpétrés contre le World Trade Center et le Pentagone. Il a été inculpé de conspiration avec le réseau Al-Qaïda d'Oussama ben Laden , c'est la première inculpation dans le cadre des attentats du 11 septembre. Moussaoui avait suivi le même type d'entraînement lui permettant de piloter des avions de ligne que les 19 pirates de l'air soupçonnés d'avoir perpétré les attentats. Il était détenu depuis le 17 août 2001 pour violation de la législation américaine sur l'immigration. Il s'était inscrit en février dans une école d'aviation aux Etats-Unis, dans l'Oklahoma, pour obtenir son brevet de pilote. Il s'était ensuite présenté dans une autre école du Minnesota afin d'y apprendre à piloter un Boeing 747 dans un simulateur.